Par Jean Neuville
Ouvrier mineur, délégué du Syndicat des ouvriers des charbonnages de Haine-Saint-Pierre (aujourd’hui commune et arr. La Louvière, pr. Hainaut) à la Commission d’enquête sur la durée du travail de 1907.
François Debras qui a travaillé au charbonnage de Mariemont à Morlanwelz (pr. Hainaut, arr. La Louvière) présente le 5 août 1907 un rapport au nom du Syndicat des ouvriers des charbonnages de Haine-Saint-Pierre qui compte 600 membres, devant la Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille, lors de la séance du groupe de La Louvière, section de Mons. Tous les ouvriers mineurs de Haine-Saint-Pierre, qui travaillent dix à dix heures et demie par jour, sont favorables à la journée des huit heures, descente et remonte comprises. L’absentéisme des ouvriers (chômage) le lundi est le fait de non syndiqués : « Les syndiqués ne chôment pas, parce que le syndicat est adversaire du chômage, on les engage à ne pas chômer. » Les mauvaises conditions de travail entravent la production du charbon.
Dans ce rapport, François Debras indique que : « Les salaires ne sont pas rapport avec le prix du charbon. Il faudrait une échelle mobile réglementant les salaires, et le gouvernement sauvegarderait le principe de cette réforme par une loi. » Pour les ouvriers mineurs de Haine-Saint-Pierre, les huit heures de travail par jour auront pour effets : « le relèvement de la classe ouvrière, le développement de l’instruction et la diminution des accidents ».
Par Jean Neuville
SOURCE : Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille. Enquête orale. Déposition des témoins. Section de Mons, groupe de La Louvière, Bruxelles, 1907, p. 167-169.