Par Guy Le Neouannic
Né le 5 mai 1927 à Paris (IVe arr.) ; intendant universitaire ; militant syndicaliste, secrétaire général du SNIEN ; militant associatif, président de la CASDEN et de la Banque régionale d’escompte et de dépôts.
Fils d’un charpentier et d’une couturière qui mourut quand il avait trois ans, Jean Desvergnes fut élevé avec sa sœur par sa grand-mère maternelle à Lorris (Loiret) de 1930 à 1940. Il y fréquenta l’école maternelle puis l’école primaire jusqu’au certificat d’études. Il vint à Paris au début de 1940 et fut reçu à l’école primaire supérieure Turgot où il étudia de 1940 à 1944. En juin 1944, il rejoignit les Forces françaises de l’intérieur au maquis de Lorris, participa aux opérations de la Libération, s’engagea pour la durée de la guerre et fut démobilisé en avril 1946.
Jean Desvergnes exerça différents métiers tout en reprenant ses études (employé de commerce, employé de banque...). Après avoir obtenu le baccalauréat, il entreprit des études de comptabilité. Le 1er janvier 1948, il fut nommé maître auxiliaire de calcul-comptabilité à l’école du vêtement à Paris, puis au lycée d’Enghien (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Reçu au concours d’adjoint des services économiques, il fut nommé en octobre 1952 pour faire fonction d’économe au centre d’apprentissage textile de Beauvais-en-Cambrésis (Nord), puis, un peu plus tard, au Centre d’apprentissage féminin de Cambrai. Il fut muté sur sa demande en 1957 à l’École normale supérieure de l’enseignement technique de Cachan (Val-de-Marne) pour y assurer la gestion des restaurants et des cités universitaires. Sa mutation dans la région parisienne lui permit de commencer des études à la Faculté de droit de Paris. Il réussit de 1959 à 1961 les examens de licence, puis obtint deux diplômes d’études supérieures de droit public et de sciences politiques (1972-1973). Reçu en 1959 au concours d’économe, il fut affecté au collège d’enseignement technique de Coulommiers (Seine-et-Marne), spécialisé en mécanique automobile et agricole. Il fut nommé intendant du lycée technique de Melun qui venait d’être créé en septembre 1962, puis muté, sur sa demande, à l’École nationale des Arts et Métiers de Paris où il exerça de 1967 à 1977
Jean Desvergnes, dans le Nord, avait participé à la création d’un syndicat de l’économat de l’enseignement technique. Il milita pour le regroupement en un syndicat unique de tous les personnels d’économat et d’intendance de l’Éducation nationale, quel que soit leur lieu d’exercice. Il exerça les fonctions de secrétaire de la section académique de Paris du Syndicat national de l’intendance et de l’économat devenu Syndicat national de l’intendance universitaire, puis celle de secrétaire général national en 1961. Une partie de ces personnels dans les lycées et collèges faisait partie du SNES Intendance, dirigé par Jean Cousin. Un processus de fusion donna naissance, toujours dans le cadre de la Fédération de l’éducation nationale, au SNIEN, dans lequel Jean Desvergnes conserva le secrétariat général jusqu’en 1977. Quelques années plus tard, les personnels syndiqués au SGEN-CFDT, puis ceux syndiqués à la CGT, rejoignirent le SNIEN.
Jean Desvergnes, membre de la commission administrative nationale dans le courant majoritaire de la FEN à partir de 1967, fut membre du bureau fédéral, et cumula un temps les responsabilités de secrétaire corporatif fédéral et de trésorier général avant de demeurer trésorier général de la FEN de 1971 à 1977. Il siégeait également, au titre de la FEN au Conseil économique et social.
Il avait adhéré à la CASDEN (Caisse d’aide sociale de l’Éducation nationale) depuis sa création en 1950-1951. Il en fut élu administrateur, puis vice-président et, en 1977, président. Il prit une large part au rapprochement de cette coopérative de dépôts et de prêts entre les personnels de l’Éducation nationale et les banques populaires qui aboutit à la création d’une véritable banque, la CASDEN-Banque populaire. Il assura cette présidence jusqu’en 1989 avant d’être, de 1989 à 1992, conseiller du président du groupe des banques populaires et d’en devenir le vice-président. Il fut nommé président de la BRED-Banque populaire de 1993 à 1995 qui connaissait alors une période difficile à la suite de la crise bancaire et immobilière avant de se redresser sous son impulsion.
Jean Desvergnes, président d’honneur de la CASDEN et de la BRED, était chevalier de la Légion d’honneur et officier des Palmes académiques. Il livra son témoignage dans le cadre du séminaire sur l’histoire du syndicalisme enseignant organisé par le Centre Henri Aigueperse (UNSA-Éducation) et le Centre de recherches d’histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme (Université de Paris I), le 15 mai 1996.
Par Guy Le Neouannic
SOURCES : L’Enseignement public, Bulletin du SNIEN. — Renseignements fournis par l’intéressé.