Par Jean Neuville
Âgé de 45 ans en 1907. Ouvrier mineur puis voyageur de commerce, délégué du syndicat des mineurs, La Persévérance, de Montignies-sur-Sambre (aujourd’hui commune et arr. Charleroi, pr. Hainaut) à la Commission d’enquête sur la durée du travail de 1907.
François Reconnu qui est domicilié à Montignies-sur-Sambre, a travaillé dans divers charbonnages de Charleroi successivement comme ouvrier à veine, bouveleur et chef porion. Il n’est plus mineur depuis dix-huit ans lorsqu’il dépose le 23 juillet 1907, au nom du syndicat des mineurs, La Persévérance, de Montignies-sur-Sambre, devant la Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille, lors de la séance du groupe de Charleroi, section de Charleroi. Il réclame la journée des huit heures de travail, descente et remontée comprises, pout l’ensemble des ouvriers mineurs.
Le long témoignage de François Reconnu évoque la situation des mineurs dans le puits « Résolu » au charbonnage du Grand-Mambourg – Pays de Liège (à 204 mètres de profondeur). Les conditions de travail y sont pénibles en raison des difficultés pour circuler, le temps, trop long, de présence dans la mine, du manque de matériel et de moyens de transport. Il déclare constater de nombreux chômages le lundi et le lendemain de jours fériés. C’est pourquoi il demande l’intervention du gouvernement dans le contrôle de la vente d’alcool. Il mentionne notamment le nombre de journées payées par les fédérations mutualistes en faveur des mineurs victimes d’accident ou de maladie. La journée de travail fort longue est une des causes des fréquents accidents.
Par Jean Neuville
SOURCE : Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille. Enquête orale. Déposition des témoins. Section de Charleroi, groupe de Charleroi, Bruxelles, 1907, p. 50-55.