MOREAU Henri.

Domicilié à Ransart, Henri Moreau travaille dans la mine depuis l’âge de treize ans. Hiercheur depuis quinze mois au siège d’Appaumée des charbonnages d’Appaumée-Ransart, il dépose le 23 juillet 1907, au nom du syndicat, Nouvelle Union – La Revanche des mineurs ransartois, devant la Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille, lors de la séance du groupe de Charleroi, section de Charleroi.

La déposition d’Henri Moreau contient essentiellement une critique de la commission qui « n’a presque pas sa raison d’être ; car depuis plus de quarante ans, toutes les réclamations qui ont été faites par les ouvriers ont été vaines ». Selon lui, tous les débats parlementaires, les conférences, l’enquête sur le travail de 1886, les cadres des charbonnage (inspecteurs et ingénieurs) n’ont apporté aucune amélioration dans le travail des ouvriers mineurs : « Les travaux n’ont jamais été en si mauvais état, depuis le puits jusqu’au front de taille, sur les plans inclinés, dans les piliers ». Pour Moreau, Le conseil de prud’hommes donne raison au patron « neuf fois sur dix » alors que l’ouvrier n’a pas tort. Pour Henri Moreau, les travaux de cette commission ne solutionneront pas les lacunes constatées dans les mines. Pour cela, il faudrait qu’elle soit composée paritairement d’ouvriers et d’ingénieurs. La première réforme serait l’octroi de la journée des huit heures de travail, descente et remontée comprises. Quant au chômage du lundi, dont la cause principale est, selon Moreau, l’alcoolisme, la solution se trouverait dans l’interdiction par le gouvernement de la vente d’alcool.