Par Jean Neuville
Âgé de 39 ans en 1907. Ouvrier mineur, délégué d’un groupe d’ouvriers à la Commission d’enquête sur la durée du travail de 1907.
Émile Valcke, qui est domicilié à Montignies-sur-Sambre (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), descend dans la mine depuis 1892. Ouvrier à veine au siège « Ma campagne » du Charbonnage Sacré-Madame à Damprémy (aujourd’hui commune de Charleroi) depuis un an, il dépose le 12 août 1907, au nom des ouvriers du puits « Ma campagne » du charbonnage susdit, devant la Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille, lors de la séance du groupe de Charleroi, section de Charleroi. Il souhaite la réduction de la journée de travail à huit heures, descente et remontée comprises, à fixer par une loi.
Émile Valcke décrit sa journée de travail, les difficultés rencontrées, notamment la mauvaise gestion du travail, les lacunes en matière de matériel. Selon lui, seul un tiers des ouvriers chôme le lundi : ce sont essentiellement des Flamands qui rentrent chez eux le samedi soir. Il propose de compenser la perte de production résultant peut-être de la réduction du temps de travail par la suppression d’une période de repos. Valcke et les ouvriers qu’il représente seraient d’accord de diminuer leur salaire, au besoin, pour obtenir une réduction des heures de travail.
Par Jean Neuville
SOURCE : Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille. Enquête orale. Déposition des témoins. Section de Charleroi, groupe de Charleroi, Bruxelles, 1907, p. 107-108.