Par Renée Dresse
Âgé de 43 ans en 1907. Ouvrier mineur, délégué d’un groupe d’ouvriers et de l’Union des mineurs de Pironchamps (aujourd’hui commune de Farciennes, pr. Hainaut, arr. Charleroi) à la Commission d’enquête sur la durée du travail de 1907.
Gustave Detilleux, domicilié à Pironchamps, travaille dans la mine depuis dix-huit ans. Il est ouvrier à veine au siège n° 9 du Charbonnage du Gouffre de Châtelineau (aujourd’hui commune de Châtelet, pr. Hainaut, arr. Charleroi) depuis deux ans et demi lorsqu’il dépose le 12 août 1907, au nom du personnel du puits susdit et de l’Union des mineurs de Pironchamps, devant la Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille, lors de la séance du groupe de Charleroi, section de Charleroi. Il demande la réduction – par étapes – de la journée de travail à huit heures, à fixer dans une loi. Cette réforme doit être valable pour les ouvriers de tous les charbonnages.
Le témoignage de Gustave Detilleux porte notamment sur l’organisation de sa journée de travail et les problèmes rencontrés dans son travail : mauvais état du matériel, manque de bois, mauvaise exploitation des tailles ce qui provoque des éboulements, état défectueux des voies, aération non assurée. Selon lui, la moitié des ouvriers chôme le lundi. D’autres chôment durant la semaine. La cause de cet absentéisme est la fatigue, le refus des ouvriers à veine à remplacer les hiercheurs manquants, mais également le fait que beaucoup d’ouvriers flamands rentrent le samedi dans leur village.
Par Renée Dresse
SOURCE : Commission d’enquête sur la durée du travail dans les mines de houille. Enquête orale. Déposition des témoins. Section de Charleroi, groupe de Charleroi, Bruxelles, 1907, p. 112-114.