DEUDON Maurice, Xavier

Par Justinien Raymond

Né le 10 juin 1889 à Haussy (Nord), mort le 5 avril 1967 à Sarlat (Dordogne) ; docteur en médecine ; élu socialiste du Nord ; maire de Maubeuge (1929-1940), conseil général (1937-1940), député du Nord (1932-1942).

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]

Maurice Deudon était fils et petit-fils d’instituteurs. Il fit ses études secondaires aux lycées de Valenciennes puis de Lille. Il était en cours d’études de médecine lorsque la guerre l’appela. Il la fit comme médecin-auxiliaire et fut prisonnier à Verdun. La paix revenue il passa sa thèse de doctorat et s’installa médecin à Maubeuge (Nord).

En mai 1929, Maurice Deudon fut élu conseiller municipal socialiste indépendant puis maire de Maubeuge, avec 57 % des voix. L’ancien maire socialiste de 1919 à 1925, Antoine Bataille, lui avait cédé la place alors qu’il était arrivé en tête au premier tour, afin de battre la droite qui lui avait ravi son siège quatre ans plus tôt. Localement, la droite se trouva écartée et l’affrontement se concentra désormais entre socialistes et communistes. Deudon demeura maire jusqu’en mai 1940. En 1932, sous l’étiquette de socialiste indépendant, il se présenta aux élections législatives dans la deuxième circonscription d’Avesnes (Nord) et, recueillit 5 986 voix sur 24 172 inscrits, devant Nisse, concentration républicaine (4 255 voix), son adjoint Pierre Forest, SFIO (4 130), Sénéchal, candidat de droite (3 147) et le communiste Renaud, (3 099). Au scrutin de ballottage, Deudon battit Nisse par 11 820 voix contre 6 094, le candidat du PC en conservant 3 070. Il s’inscrivit au groupe du Parti socialiste français et du Parti républicain-socialiste.

En 1933, Maurice Deudon, sur proposition de Léo Lagrange député du Nord qu’il fréquentait à l’Assemblée, demanda son adhésion à la section socialiste SFIO de Maubeuge et à la Chambre s’inscrivit au groupe du Parti socialiste. C’est comme tel qu’il fut réélu maire en 1935 (avec 65 % des voix), puis député en 1936 : sur 25 307 inscrits, il rassembla 10 688 voix, devant Delamotte, radical-socialiste, 7 813 et Lemoine, communiste, 3 995. Au mépris de la discipline du Front populaire, Delamotte s’étant maintenu, Deudon triompha avec 14 020 voix contre 7 928. La structure sociale de sa circonscription, son métier incitèrent Deudon à s’intéresser surtout aux problèmes économiques et sociaux. En 1937, il fut élu au conseil général par le canton de Maubeuge-Sud : il y siégera trois ans.

Le 10 juillet 1940, à Vichy, Deudon vota pour l’octroi des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Le congrès de rénovation du Parti socialiste tenu à Paris (novembre 1944) l’exclut du Parti socialiste. Il avait quitté le Nord le 16 mai 1940, dès l’occupation allemande et, installé à Petirejames-Bergerac, il fut médecin des maquis de Dordogne où il se fixa à la Libération définitivement.

Le jury d’honneur présidé par René Cassin, en accord avec le Comité départemental de Libération et le préfet du Nord, par décision du 4 octobre 1945, confirma l’inéligibilité qui le frappait à la suite de son vote du 10 juillet 1940 : « Considérant que si l’intéressé, réfugié à Bergerac, a, au début de l’année 1944, donné avec dévouement ses soins à des résistants malades et blessés, donnant ainsi un bel exemple de sacrifice et de mépris du danger, mais qu’il n’a pas participé de façon directe à la lutte contre l’ennemi et l’usurpateur. »

Maurice Deudon adhéra au Parti socialiste démocratique de Paul Faure et signa l’affiche appelant à voter « non » au référendum du 5 mai 1946.

Marié, il était père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22594, notice DEUDON Maurice, Xavier par Justinien Raymond, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 21 novembre 2008.

Par Justinien Raymond

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]

SOURCES : Arch. Nat., fonds du Jury d’honneur ; CAC, 19910564, art 11. — Arch. Dép. Nord, M 37/94. — Le Réveil du Nord, 30 octobre 1933. — La Vie socialiste, 14 mai 1932. — Les Cahiers d’Information du militant, op. cit., n° 16, mai 1936. — CR du congrès national extraordinaire du PS (9-12 novembre 1944), p. 16. — J. Jolly, Dictionnaire des Parlementaires, op. cit. — N. Castagnez, Les Paul-Fauristes après la Libération, MM Paris IV, 1987. — Gérard Sivery (dir.), Histoire de Maubeuge, Westhock-Éditions, 1984. — Notes de Gilles Morin.

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