NEUVILLE Jean-Jacques

Par André Balent

Né le 30 septembre 1925 à Marmande-de-Guyenne (Lot-et-Garonne), disparu le 9 juin 1944 après combats de Vira (Ariège), présumé mort exécuté par les Allemands ; employé de l’entreprise forestière familiale à Dun (Ariège)

Jean-Jacques Neuville (1925-1944)
Source : Arch. dép. Ariège : 64 J 23, fonds Claude Delpla

La famille de Jean-Jacques Neuville, originaire du Lot-et-Garonne s’était installée ensuite dans l’Hérault puis en Ariège, à Dun, commune du piémont de la partie orientale de la chaîne pré-pyrénéenne du Plantaurel, dans la vallée du Douctouyre, affluent de l’Hers-Vif et sous-affluent de l’Ariège.

Son père, Robert Neuville était en 1944, d’après Aimé Gos (témoignage recueilli Nadouce, op. cit., 2007, p. 29), exploitant forestier à Dun. Jean-Jacques travaillait dans cette exploitation. On ignore cependant depuis quand la famille était installée à Dun puisqu’elle était établie dans l’Hérault (Béziers et Montpellier). Claude Delpla, historien de la Seconde Guerre mondiale, fut amené à faire des recherches dans ce département en ce qui concerne Jean-Jacques Neuville.

Aimé Gos commandait un détachement de dix hommes qui avait pris position au-dessus de Dun afin de contrôler la route de Lavelanet mais qui se déplaça lorsqu’il entendit la fusillade à Vira. Ce groupe traversa Engraviès avec son camion puis poursuivit à pied et prit position sur une hauteur boisée dominant Vira. Quatre hommes furent postés comme sentinelles près du pont de la Goffio, Jean-Jacques Neuville et Fernand Gouiric. Ce dernier dont le témoignage fut recueilli par Olivier Nadouce, (op. cit. , 2007, pp. 111-114) complète celui d’Aimé Gos, (Ibidem, p. 29). Une moto qui précédait la colonne allemande arriva. Neuville ouvrit le feu sur son pilote. Puis une mitrailleuse installée sur un des camions tira en sa direction. Il fut blessé. Presque au même moment, Joseph Rouja et sa petite–fille « Mimi » Authié furent tués par la même rafale alors qu’ils travaillaient leur pré avec le reste de la famille.

Jean-Jacques Neuville fut fait prisonnier par les Allemands. On ne retrouva jamais trace de lui. On suppose qu’il fut exécuté sommairement et inhumé en un lieu inconnu. Après que les Allemands eurent refusé de lui donné à boire, alors qu’il se trouvait avec eux dans le village de Vira occupé, et qu’ils vidèrent devant lui leurs gourdes, Neuville aurait été aperçu dans un camion allemand par le curé de Dun. On ne le revit plus jamais.
Son père, revenu dans l’Hérault, à Béziers (6, avenue Joffre) puis à Montpellier (25, boulevard Pasteur) fit faire des recherches après la Libération. Claude Delpla, correspondant du comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale pour l’Ariège écrivit à son collègue de l’Hérault, Gérard Bouladou (mort en 1983). Bouladou sut que le COSOR de Béziers avait longtemps cru que Jean-Jacques Neuville, vivant, s’était retrouvé en Norvège. Puis, ayant acquis la conviction qu’il s’agissait d’une fausse piste, conclut qu’il avait été probablement fusillé par les Allemands.

Jean-Jacques Neuville reçut la mention « mort pour la France ». Son nom figure sur le monument aux morts de Dun (Ariège) et sur le monument commémoratif de Vira érigé à l’intersection des routes départementales 12 et 48 érigé à la mémoire des morts « de la résistance et victimes du nazisme de la vallée du Douctouyre » (17 noms dont 8 pour les seules victimes des Allemands le 9 juin 1944).

Voir : Vira (Ariège), 9 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225967, notice NEUVILLE Jean-Jacques par André Balent, version mise en ligne le 13 avril 2020, dernière modification le 22 février 2021.

Par André Balent

Jean-Jacques Neuville (1925-1944)
Source : Arch. dép. Ariège : 64 J 23, fonds Claude Delpla

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, documents rassemblés dans le dosier Jean-Jacques Neuville. — Claude Delpla, La Libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [pp. 62-64]. — Olivier Nadouce, L’Ariège, terre de résistance. La bataille de Vira, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, 2008, 157 p.]. Voir en particulier les pp. 29, 40, 112, 129. Ce livre rassemble un grand nombres de témoignages d’acteurs du combat de Vira ou ayant assisté à des phases de celui-ci. Olivier Nadouce les a recueillis et mis en forme. — MemorialGenWeb, site consulté le 10 avril 2020.

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