GODEFROY Armand Pierre

Par Daniel Grason

Né le 22 avril 1913 à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 10 octobre 2001 à Pont Sainte-Maxence (Oise) ; contrôleur en mécanique ; militant communiste ; interné, déporté à Mauthausen (Autriche).

Fils d’Armand et de Marie-Louise née Gardyn, vingt-cinq ans, sans profession. Il fut reconnu par sa mère le 20 juin 1913, puis légitimé par Armand Louis Joseph Godefroy et par Marie Louise Gardyn lors de leur mariage le 15 décembre 1930 en mairie de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine).
Le couple vivait 29 rue Arsène-Houssaye à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). Il travaillait dans la même ville à une dizaine de minutes à pied de là, chez Chenard & Walcker rue Henri-Barbusse.
Militant communiste avant la guerre, il continua à militer en dépit de la mise hors la loi du Parti communiste. Le 21 février 1941, des inspecteurs de la Brigade spéciale d’intervention du commissariat de Puteaux se présentèrent à son domicile. Ils saisissaient 4000 tracts édités par le Parti communiste clandestin. Le 21 octobre 1941 la Section spéciale de la Cour d’appel de Paris le condamnait à dix ans de travaux forcés, et à vingt ans d’interdiction de séjour.
Il fut incarcéré à la prison de Fresnes, puis à Fontevrault et enfin à Blois dans le Loir-et-Cher. Il quitta Blois le 5 mai 1942 pour la Santé, il comparut devant la même Section spéciale pour « trafic de tickets » d’alimentation, a été condamné à deux mois de prison et 200 francs d’amende le 7 mai 1942, il y eut confusion des deux peines. Il fut renvoyé à la prison de Blois qu’il quitta le 23 octobre 1943.
Le 28 février 1944, il était dans un convoi de quarante-neuf hommes regroupés dans des wagons aux fenêtres grillagées. Ces wagons étaient accrochés au train de la ligne régulière vers l’Allemagne. Les détenus arrivèrent le lendemain à la gare de Sarrebruck d’où ils furent conduits au camp de Neue Bremm. Ils y restèrent un mois avant d’être tous transférés au camp de concentration de Mauthausen en Autriche. Parmi les détenus de ce transport Paul Colette, Artur London, et quatre résistants impliqués dans le même groupe que Armand Godefroy : Jean Gourdoux, Hippolyte Génard, Fernand Lebreton et Eugène Toulgoat.
Tous étaient NN, Nacht und Nebel ce qui signifiait condamnés à disparaître sans laisser de traces. Cette expression avait été empruntée par Hitler au livret de l’Or du Rhin de Richard Wagner. Il ne resta pas à Mauthausen, fut envoyé à Loibl Pass (col de Ljubelj où les détenus creusaient un tunnel entre l’Autriche et la Slovénie, puis à Dresde où il fut libéré le 30 avril 1945, huit jours avant la capitulation sans condition de l’Allemagne hitlérienne. Armand Godefroy matricule 60742 avait survécu aux épreuves.
Marguerite Godefroy témoigna devant une commission rogatoire en mars 1945. Elle ignorait alors si son mari avait surmonté les épreuves de la déportation. Elle déclara : « Dès notre arrivée dans le commissariat […] nous avons été interrogés par le secrétaire et les policiers qui avaient procédés à notre arrestation et frappés à coups de pied et de poing. »
« En outre, ils m’ont tiré les cheveux et ont frappé mon mari à l’aide d’une matraque en caoutchouc. »
« Après une détention de trois jours dans ce commissariat, sans nourriture, interrogés tous les jours et chaque fois frappés, nous avons été transférés au Dépôt et de là, mon mari à la prison de la Santé et moi à la Petite Roquette où après un séjour de cinq mois, j’ai été relaxée, bénéficiant d’un non-lieu. » Elle reconnaissait sur photographies, deux des policiers qui procédèrent aux arrestations et deux qui frappèrent Armand son mari.
Le couple divorça le 13 juillet 1946. Il se remaria avec Suzanne Canu le 5 avril 1958 en mairie d’Épinay-sur-Seine (Seine, Seine-Saint-Denis).
En 1955, il adressa une demande au ministère des anciens combattants et victimes de guerre pour être reconnu en tant que déporté, en vain…
Il mourut le 10 octobre 2001 à Pont-Saint-Maxence dans l’Oise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226054, notice GODEFROY Armand Pierre par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 avril 2020, dernière modification le 16 août 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1 W 628, BA 1928, BA 2057, 77 W 3124-291860. – Bureau Résistance (pas de dossier). – État civil AD des Hauts-de-Seine 1E_NUM_CLI_N1913 acte n° 284. – Acte de décès n° 105 N sources INSEE site Match ID.

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