GROSSEIN Victor

Par Jean-François Bérel

Né le 16 octobre 1870 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), mort le 3 septembre 1935 ; négociant mercier ; syndicaliste aux Merciers en gros puis président du syndicat des merciers de France ; militant socialiste du Maine-et-Loire et d’Indre-et-Loire ; conseiller municipal de Saumur (Maine-et-Loire, 1900-vers 1907), conseiller municipal SFIO de Tours (Indre-et-Loire, 1925-1929), adjoint SFIO au maire de Tours (Indre-et-Loire, 1929-1935), conseiller d’arrondissement SFIO du canton de Tours-centre (1928-1934) ; franc-maçon.

Né dans une famille ouvrière, Victor Grossein travailla d’abord à Tours dans l’imprimerie Mame. Jeune employé de commerce, il adhéra au socialisme dans les années 1895 par anti-cléricalisme. Il fut ensuite employé aux services comptables des magasins « Paris-Tours » et est détaché à leur succursale de Saumur où il fonda un syndicat des employés du commerce. Victor Grossein s’investit dans la vie politique locale au point de se présenter aux municipales de mai 1900, lorsque socialistes saumurois devinrent assez forts pour présenter leurs propres candidats. Au second tour, le docteur Peton accepta une fusion proportionnelle des listes, ce qui facilita l’élection de quatre conseillers municipaux socialistes : Carillon, le jardinier Abel Lacroix, l’ouvrier charron Constant Drouet et l’employé de commerce Victor Grossein, qui représentait l’aile révolutionnaire du mouvement et qui devint le leader du socialisme local.

Victor Grossein adhérait au PSF avant l’unité. À son congrès de Tours (1902), il représenta la fédération Anjou-Poitou-Vendée. En 1907 il prit le secrétariat de la fédération socialiste SFIO de Maine-et-Loire née au lendemain de l’unité. Elle le délégua aux congrès nationaux de Nancy (1907), Saint-Quentin (1911), Lyon (1912) et Amiens (1914).

Officier gestionnaire, il participa à la Première Guerre mondiale dans le service de santé et s’établit ensuite à Tours en 1918 (au 64, rue de l’Hermitage puis au 6, boulevard Béranger), comme commerçant en lingerie fine. Secrétaire de la section socialiste de Tours, en 1919, il fut délégué de l’Indre-et-Loire au congrès de Strasbourg puis au Congrès de Tours, de décembre 1920, (motion Jean Longuet) au cours duquel il assesseur (première journée, samedi 25 décembre 1920, séance du matin). A l’issue du Congrès de Tours, il resta à la SFIO.

Syndiqué aux Merciers en gros, il devint rapidement président du syndicat des merciers de France. Conseiller municipal à Tours de 1925 à 1929, conseiller général du canton de Tours-centre de 1928 à 1934, il devient en 1929 adjoint au maire socialiste SFIO de Tours, Ferdinand Morin, chargé de la voirie et des bâtiments communaux et administrateur des hospices, et ce, jusqu’à sa mort, à l’âge de 65 ans. Chargé durant de nombreuses années de l’administration de l’organe local de la Fédération SFIO Le Réveil d’Indre-et-Loire, il est un vieil ami de du maire SFIO de Tours Ferdinand Morin (il habite avec lui le quartier Paul Bert au 64, rue de l’Hermitage, à Tours). Victor Grossein est fustigé par un autre militant SFIO de Tours Paul Janot (1863-1937), lors des élections municipales de 1925. Une rue de Tours porte son nom.

Franc-maçon, Vénérable de la loge des « Persévérants écossais », à l’Orient de Tours, Victor Grossein était affiliée à l’Obédience de la Grande Loge de France (GLDF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226143, notice GROSSEIN Victor par Jean-François Bérel, version mise en ligne le 20 avril 2020, dernière modification le 20 avril 2020.

Par Jean-François Bérel

SOURCES : Comptes rendus des congrès du PSF et du Parti socialiste SFIO. — Le Réveil d’Indre-et-Loire, 7 septembre 1935 (notice nécrologique). — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, p. 365. — Le congrès de Tours, éditions critique, op. cit. — Frédéric Carbonel, La fédération socialiste d’Indre-et-Loire (1921-1934), mémoire de maîtrise d’histoire, université de Tours , année 1994-1995, 346 p. — Notes de Jacques Girault.

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