NAUDOT Marcel [NAUDOT Louis, Marcel, Augustin]

Par Jean Belin

Né le 5 octobre 1892 à Sincey-les-Rouvray (Côte-d’Or) ; mort en déportation le 26 mars 1945 ; cheminot ; syndicaliste CGT confédéré et militant socialiste ; élu municipal

Fils de Jean Pierre Naudot, et de Marie Loisier, de parents cultivateurs, Louis Naudot qui se fit appeler Marcel, travaillait comme ouvrier charron à Montlot-et-Courcelles (Côte-d’Or) avant son incorporation dans un régiment du génie en octobre 1913. Mobilisé jusqu’au 20 août 1919, il se retira à Sincey-lès-Rouvray. Ouvrier charron après la guerre, il se maria le 3 mai 1920 à Dijon avec Jeanne Berthoud. Le couple qui eut trois enfants, Jean, Paulette et Colette vint habiter Chenôve (Côte-d’Or) après le mariage et Marcel Naudot fut embauché à la Compagnie du PLM comme ouvrier menuisier aux ateliers Voitures Voyageurs de Perrigny-les-Dijon (Côte-d’Or). Il milita au syndicat CGT confédéré des cheminots. Elu conseiller municipal en 1925, il fut secrétaire de la section socialiste de sa commune en 1930 et maire de Chenôve de septembre 1934 à février 1944. En octobre 1938, il avait été candidat du Parti socialiste aux élections sénatoriales en Côte-d’Or.
En mai 1943, il s’engagea dans les rangs de la Résistance, dans le groupe FTP du commandant Nicolas pour lequel il fournit des armes, hébergea des résistants, fit établir par les services de la mairie de faux papiers d’identité et délivra des titres d’alimentation.
Accusé d’avoir organisé une manifestation lors des obsèques d’un cheminot résistant de Chenôve, Maxime Guillot*, qui s’était donné la mort à Dijon pour ne pas tomber aux mains des Allemands, Marcel Naudot, ceint de l’écharpe tricolore, fut arrêté à coups de crosse par la gestapo le 2 février 1944 à la sortie du cimetière de Chenôve en présence d’une foule estimée à plus d’un millier de personnes. Ayant subit des tortures au siège de la Gestapo rue Docteur Chaussier, il fut interné à la prison de Dijon. Le syndicat illégal CGT des cheminots de Dijon intervint pour demander sa libération, mais en vain, il fut dirigé au camp de Compiègne-Royallieu avant d’être déporté le 6 avril 1944 à Mauthausen (Autriche) dans un convoi avec près de 1500 hommes. Le 7 mai 1944, il fut affecté au Kommando de Güsen II (matricule 62884) au percement de galeries souterraines afin d’abriter l’armée allemande des attaques aériennes des alliées. Les chaînes de montage des usines installées dans les galeries par les firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt servaient à la fabrication des pièces de fusils et des moteurs d’avions. Le 13 mars 1945, Marcel Naudot fut réaffecté au camp central où il mourut le 26 mars 1945 du fait des conditions de la détention subie depuis de longs mois.
Il obtint à titre posthume la médaille militaire en 1949 et le titre de Déporté résistant le 19 mars 1951. Son nom figure sur les plaques de l’établissement SNCF et au premier étage de la mairie de Chenôve. Une place de la ville porte son nom. Domicilié rue Anatole France à Chenôve le jour de son arrestation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226284, notice NAUDOT Marcel [NAUDOT Louis, Marcel, Augustin] par Jean Belin, version mise en ligne le 20 avril 2020, dernière modification le 20 avril 2020.

Par Jean Belin

SOURCES : Le Socialiste côte d’orien, octobre 1938. — Renseignements communiqués par Fernand Grenot. — Arch. Dép. Côtes d’Or, état-civil, fiche de recrutement militaire et recensement de la population. — Fiches de déportation, Arch. Départementales de la Côte-d’Or. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987, tome 4, édition de 1997. — SNCF, Rails et histoire, 2017. — Cheminots victimes de la répression, éditions Perrin, 2017. — Arch. IHS CGT 21. — Complément de la notice mise en ligne le 30 novembre 2010.

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