DELIEGE Nicolas, François [Dictionnaire des anarchistes]

Depuis le 12 février 1894, Nicolas Deliège demeurait 11 rue de la Barre, dans une chambre meublée, dans le même immeuble que Michel Bellemans.
Le 6 mars 1894, à dix heures du soir, MM. Fédée, Orsatti et Archer, à la tête de 40 agents des recherches, faisaient irruption dans le restaurant de Duprat, 11 rue Ramey. Ils se précipitèrent sur les consommateurs, et sans autre forme de procès , commencèrent à frapper à coups de poings et à coups de canne ; ne sachant au juste à qui ils avaient affaire, les gens attablés cherchaient à se défendre. La lutte dura près d’une demi-heure. Enfin, les tables cassées, les verres brisés, les consommateurs à moitié assommés, la police resta maîtresse du champ de bataille (sur les conditions de cette rafle assez violente et concernant les conditions juridiques de l’opération, voir Auguste Bordes).
Dix sept personnes, dont trois femmes, aussitôt arrêtées, furent conduites au poste de la mairie du 18e arrondissement, où M. Fédée a passe une partie de la nuit à les interroger. Parmi eux se trouvait Nicolas Deliège. Le commissaire du quartier du Mail, le fouilla et ne trouva sur lui qu’un porte-monnaie contenant 10 fr. et cinquante centimes. Son domicile, 11 rue de la Barre était perquisitionné, sans résultat. Il était libéré le 11 mars.
Le 27 juin 1895, le juge d’instruction Meyer rendit une ordonnance de non lieu pour tous les inculpés de la rafle chez Duprat.
La Préfecture de police lui ouvrit, à cette occasion, un dossier sous le n°333.542.