SOREL René, Victor

Par Isabelle Antonutti

Né le 3 avril 1899 à Paris, mort le 1er septembre 1977 à Paris (XIIIe arr.), imprimeur rotativiste ; Militant CGT chez Desfossés-Néogravure ; secrétaire de la section héliogravure du SGL ; contributeur essentiel dans la lutte contre le benzolisme ; militant du sport travailliste

Il entra en apprentissage chez Lapina à treize ans, une entreprise de lithographie comme apprenti dessinateur chromiste. L’imprimerie ferma ses portes pendant la Première Guerre mondiale et le contraignit à reprendre son apprentissage dans une imprimerie de taille-douce où il resta jusqu’à la fin de la guerre.
Il s’engagea dans la vie militante en 1918. A l’imprimerie Braun, il milita à la commission taille-douce. Lors de la scission syndicale de 1921, il rejoignit la Confédération générale du travail unitaire (CGTU). En 1926, il fut élu secrétaire de la section taille-douce et participa activement à la constitution d’un syndicat unifié du livre.
Après une grève de trois mois pour obtenir une semaine de congés payés annuelle, victime du lock-out patronal, René se retrouva sans travail. En 1928, il fut embauché chez Néogravure dans l’héliogravure. Avec ses camarades les plus combattifs des machines, il fonda avec Liebert et Poëncin la section héliogravure du Syndicat du Livre parisien. Il fut licencié. En 1936, le personnel des imprimeries de la région parisienne rejoignit cette section embryonnaire fondée chez Néogravure et fondèrent la section syndicale héliogravure du SGL. En 1938, à la suite d’une grève générale qui échoua, il fut de nouveau licencié, chez Breger cette fois.
Il fut récupéré à la Néogravure comme receveur-rotativiste pour former la quatrième équipe dans le cadre de l’institution des 4X6 (4 heures sur 6 jours).
Il reprit sa fonction de conducteur à la VOMAG en 1940. L’usine bombardée ferma et imprima ensuite des périodiques allemands. Il participa à l’action du Livre-Résistant, organe illégal des syndicats du livre parisien, notamment avec les FTP du XIIIème arrondissement.
A la Libération, il reconstitua l’organisation syndicale dont il devint responsable chez Desfossés -Néogravure. Élu secrétaire de la section héliogravure, il occupa ce poste jusqu’à son départ en retraite en avril 1964.
René fut également, et principalement, un militant de la lutte contre le benzolisme, de la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail. Il joua un rôle déterminant pour l’obtention du salaire compensateur pour les victimes du benzolisme. En 1961, la Caisse régionale de la Sécurité sociale de la région parisienne lui attribua un diplôme eu égard à ses mérites.
Il s’activa efficacement pour créer la Section unique des retraités du Livre CGT (SURL). Sportif convaincu, ses déplacements à vélo devinrent légendaires. Il fut un militant actif du sport travailliste et champion de l’Ile-de-France des vétérans. Il s’engagea fortement dans la FSGT, née de la fusion de la FST et de l’USGT.
René Sorel décéda le 1er septembre 1977.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226437, notice SOREL René, Victor par Isabelle Antonutti, version mise en ligne le 17 juillet 2020, dernière modification le 10 février 2022.

Par Isabelle Antonutti

SOURCES : Discours de Claude Foliot paru dans Le Livre parisien.

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