NÉNOT Émile, Marius

Par Eric Panthou

Né le 30 avril 1908 à Ayat-sur-Sioule (Puy-de-Dôme), blessé en action contre la Milice le 4 juin 1944à Servant (Puy-de-Dôme), mort des suites des ses blessures le même jour à Ayat-sur-Sioule ; cantonnier ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur.

Fils de d’Annet, métayer, et de Francine Lagay, sans profession, Émile Nénot se maria le 26 novembre 1932 à Ayat-sur-Sioule (Puy-de-Dôme) avec Véronique Battiat. Tout en exerçant la profession de cantonnier auxiliaire, il tenait un café avec son épouse dans le bourg. Le couple habitait cette commune et avait six enfants. Ses parents habitaient alors à Saint-Gervais-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).

Il rejoignit les FFI le 1er avril 1944. Il fit partie du groupe Lépine, du nom de Lucien Lépine, alias Barbouillé, originaire d’Ayat-sur-Sioule lui aussi. Ce groupe fut formé le 27 décembre 1942. Il participa à de nombreuses actions. Il aurait été peut-être au Mont-Mouchet car s’il était avec Lucien Lépine, lui et Jean Robert Lindron étaient revenus du Mont-Mouchet au pays à cette date car ils devaient prendre en charge le convoi de maquisards qui échoua à Lempdes (Puy-de-Dôme) le 4 juin 44. Seul Lindron fut du convoi car disait-il : "Lépine était sur une autre mission !". C’est à l’issue de celui-ci qu’Émile Nénot, plus connu sous le prénom de Marius, fut tué.

Ce 4 juin 1944, plusieurs jeunes résistants étaient rassemblés dans le café des Nénot quand on apprit que deux miliciens jugés dangereux venaient d’être aperçus dans la vallée de la Sioule. Nénot, accompagné de son chef, Barbouillé, partit dans une reconnaissance dans les gorges de la Sioule. Là, sur la commune de Servant, ils surprirent et arrêtent un milicien, recherché depuis longtemps. Mais Nénot fut grièvement blessé au cours de l’arrestation, victime des éclats d’une grenade. Il existe deux versions sur les circonstances de ce décès. Selon la première, plus connue, la grenade aurait été lancée par le milicien qu’il poursuivait. Selon une autre version, Nénot aurait été tué par l’éclat de la grenade que lui-même aurait lancée. Transporté immédiatement à son domicile à Ayat-sur-Sioule, il est décédé en arrivant. L’acte de décès a donc été établi dans cette dernière commune. Le maire de Servant déclara en 1946 que Nénot n’était pas mort sur sa commune mais sur celle de Menat (Puy-de-Dôme) ou Chouvigny (Allier). Le commandant Lépine confirma alors que Nénot a bien été tué en service commandé à Lavault, commune de Servant.

Il a été reconnu Mort pour la France, homologué FFI au sein de la formation "MUR FFI d’Auvergne" pour la période de 1er avril au 4 juin 1944.

Son nom figure sur le monument aux Morts d’Ayat-sur-Sioule.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226451, notice NÉNOT Émile, Marius par Eric Panthou, version mise en ligne le 21 avril 2020, dernière modification le 26 décembre 2021.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 63/36 : liste nominative des membres de la formation MUR FFI d’Auvergne. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. — AVCC Caen, AC 21 P 103386, dossier Émile Nénot. — SHD Vincennes, GR 16 P 442106, dossier Émile Nénot (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 2230, dossier demande attribution carte de Résistant (nc). — Trait d’Union, Bulletin de liaison de l’Amicale des résistants de la Zone 13, n°70 octobre 2010 (en ligne). — Mémoire des Hommes. — Mail d’Alain Godignon, le 14 juin 2020. — Mémorialgenweb. — État-civil Ayat-sur-Sioule.

Version imprimable