BAUDELET Célestin.

Par Jean Neuville - Paul Gérin

Ouvrier mineur et chaudronnier de Houdeng-Gœgnies (aujourd’hui commune et arr. La Louvière, pr. Hainaut), militant puis dirigeant syndical, dirigeant coopératif, militant démocrate-chrétien.

Célestin Baudelet participe activement au cercle d’études sociales du Centre (pr. Hainaut, arr. La Louvière), créé en 1893, à l’initiative de membres des Conférences de Saint-Vincent de Paul de la région. Il y exprime, en octobre 1893, le souhait de voir la restauration des corporations ouvrières sur une base religieuse. Il y propose, le 27 mai 1894, un rapport sur la nécessité de constituer des comités de conciliation et d’arbitrage.

En décembre 1893, Célestin Baudelet participe activement à la création d’un noyau syndical formé d’une trentaine d’ouvriers des deux Houdeng. En mai 1894, le Syndicat régional des francs-mineurs du Centre est constitué. Baudelet et Félix Ancart sont les responsables de la section locale de Houdeng-Goegnies. Le 24 juin 1894, il est élu président du Syndicat régional des francs-mineurs du Centre. Sont également élus, à ses côtés, un vice-président, J.-B. Poulart du Roeulx (pr. Hainaut, arr. Soignies), un secrétaire-trésorier, Frédéric Foeckmeyer de Morlanwelz (pr. Hainaut, arr. La Louvière), un conseiller juridique, Léon Mabille*et le conseiller moral, l’abbé Maubert, vicaire à La Louvière.

Célestin Baudelet est, en 1894, victime de son activité militante. Après des démarches auprès de la direction des charbonnages du Bois-du-Luc (Houdeng-Gœgnies) au sujet de défectuosités dans l’aération du puits Saint-Emmanuel, « il a cru prudent d’aller chercher de la besogne au charbonnage de Bracquegnies ». Il passe finalement au service de la boulangerie, Le Bon grain, et va habiter Morlanwelz.

Le 7 juillet 1895, Célestin Baudelet devient vice-président du Comité central du Parti démocratique du Centre. Il fait partie du conseil d’administration comme « administrateur à vie » de la coopérative, L’Union des ouvriers, d’Houdeng-Gœgnies, brasserie créée le 15 mars 1896 par le Parti démocratique. En 1897, avec Jean Raymaeckers, mineur, et l’abbé Edmond Hannigan*, aumônier du travail à Seraing (pr. Liège), d’origine britannique, ils sont chargés par la Ligue démocratique belge d’aller étudier l’organisation syndicale des mineurs du Northumberland et du Durham (Nord-Est de l’Angleterre). Ils en présentent le rapport à la réunion de la Ligue démocratique belge à Louvain (Leuven, aujourd’hui pr. Brabant flamand, arr. Louvain) les 6 et 7 juin 1897. Cette étude détaillée du fonctionnement des trade-unions permet à Célestin Baudelet de développer ses conceptions sociales ; il réalise que la discussion des conditions de travail appartient en propre au syndicat. Désormais on le voit défendre ce point de vue, presque toujours en wallon, tant devant la Ligue démocratique que dans les différentes réunions de la région du Centre où il est invité à parler de ce voyage si important dans sa vie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226489, notice BAUDELET Célestin. par Jean Neuville - Paul Gérin, version mise en ligne le 22 avril 2020, dernière modification le 25 octobre 2020.

Par Jean Neuville - Paul Gérin

SOURCES : GÉRIN P., Presse populaire catholique et presse démocrate chrétienne en Wallonie et à Bruxelles (1830-1914), Louvain-Paris, 1975, p. 83-84 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 80) – BERTRAND L., Histoire de la coopération en Belgique. Les hommes - Les idées - Les faits, t. 2, Bruxelles, 1902-1903, p. 609.

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