Par Jean-Jacques Doré, Gilles Pichavant
Né le 16 mars 1877 à Besançon (Doubs) ; ouvrier tailleur d’habits du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; militant de la CGT et de la CGTU de 1910 à 1939.
Fondée en 1882, l’Association professionnelle des ouvriers tailleurs du Havre se transforma en chambre syndicale en 1900 lors de son adhésion à la CGT. À la différence de la plupart des autres organisations syndicales, les Tailleurs, peu sensibles aux fluctuations de conjoncture, jouissaient d’une étonnante stabilité de leurs effectifs (380 adhérents en 1911, 400 en 1921, 426 en 1939), en outre, leur encadrement était composé d’une vingtaine de militants qui se relayaient constamment soit au bureau soit au sein de la commission administrative entre 1910 et 1939, François Alepée fut l’un d’entre eux.
Fils d’un homme de peine, il succéda en 1911 à Verpray, plusieurs années secrétaire de la chambre syndicale et délégué à la Bourse du Travail du Havre en 1906. Il était assisté de Julien Bourrier (secrétaire adjoint) et Léon Jasgeni (trésorier). Proche de Cornille Geeroms le secrétaire de l’Union locale, il dynamisa l’action revendicative de l’organisation (intitulée dès lors syndicat des Tailleurs d’habits du Havre) qui représentait une profession largement exploitée par leurs employeurs. Réélu en 1912, Julien Bourrier lui succéda en 1913, mais membre de la commission administrative, il siégeait à la commission de contrôle de l’Union locale et demeurait l’âme de l’organisation. Avec Constant Labesse, il fut délégué au congrès constitutif de l’Union départementale de Seine-inférieure tenu au Havre le dimanche 29 octobre 1913.
Alepée fut de ces militants qui redonnèrent vie à la CGT à la fin de 1916, mais il adopta très rapidement une attitude critique à l’égard du bureau majoritaire de l’Union locale, alors qu’il siégeait à la commission de contrôle jusqu’en 1920.
En 1922, la majorité du syndicat (qui devint l’Habillement) donna son adhésion à la CGTU. Secrétaire de l’Habillement unitaire du Havre en 1922, 1923 et 1926, Alepée siégea à la commission de contrôle de l’Union locale en 1924.
En 1927, faute d’adhérents, le syndicat cessa de fonctionner. Il ne revit le jour qu’en 1936 après la fusion CGT-CGTU, François Alepée reprit du service dans le bureau élu cette année-ci : Oscar Laudéa était secrétaire, Louis Perrault secrétaire adjoint, Émile Puythorax trésorier, Charles Huré trésorier adjoint et François Alepée archiviste.
Il s’était marié au Havre le 1er décembre 1900 avec Marguerite Gaillon.
Par Jean-Jacques Doré, Gilles Pichavant
SOURCES : Arch. Mun. du Havre, microfilms du journal Vérités, cote 4Mi 769/770, supplément du numéro de novembre 1913 et janvier 1914. — Arch. Dép. de Seine-maritime 4 MP 55. — Direction des affaires sociales de la préfecture dossiers non versés aux archives. — Témoignages de Gaston Legoy et de Louis Eudier. — Pierre Largesse, L’Union départementale des syndicats CGT de la Seine-Inférieure, histoire de sa création, édité par l’IHS CGT 76, 2014. — État civil.