BOISRAMÉ Louis, Gustave, André

Par Jean-Marie Guillon

Né le 9 août 1920 à Angers (Maine-et-Loire), tué au combat le 20 août 1944 à Ancelle (Hautes-Alpes) ; sous-officier aviateur ; Organisation de résistance de l’armée (ORA).

Fils de Gustave Boisramé, tonnelier, et de Louise Misière, Louis Boisramé avait fait ses étude chez les Frères des écoles chrétiennes. Il fréquentait le patronage d’Angers et, à quinze ans, il avait pris ses vacances dans un établissement hélio-marin tenu par les Frères hospitaliers de Saint-Jean de Dieu au Croisic (Loire-Inférieure/Loire-Atlantique). Il participait à l’encadrement du patronage paroissial d’Angers et servit d’instituteur pendant deux ans pour suppléer au manque de recrutement des Frères des écoles chrétiennes. Passionné par l’aviation, il suivait en 1938 des cours de pilotage et, en mai 1939, fut admis à l’école des sous-officiers aviateurs d’Istres (Bouches-du-Rhône). Il obtint à Tours (Indre-et-Loire) en juillet de la même année le brevet de pilote civil. Engagé au début de la guerre en septembre, il rejoignit l’école aéronautique de Cholet (Maine-et-Loire) en octobre, puis, le 4 novembre, l’école de pilotage d’Angers. Il se serait montré d’emblée hostile à l’armistice de 1940. Très sportif, joueur de basket-ball, capitaine de son équipe, et maître-nageur en piscine, il fut volontaire en octobre 1940 pour rejoindre « Jeunesse et montagne » qui était la branche de l’armée de l’Air des Chantiers de jeunesse créés par le régime de Vichy. Affecté au groupement du Dauphiné dont le siège était à Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes), il fut envoyé à Ancelle (Hautes-Alpes) en 1941 comme chef de groupe. Il suivait des cours de pilotage à Istres qui lui permirent d’obtenir le brevet pilote de chasse en 1942. Il se maria à Ancelle avec Germaine Eyraud le 29 août 1942. Son fils naquit un an après. Une partie des officiers et sous-officiers formant les cadres de « Jeunesse et montagne » intégra l’ORA en 1943. Après la dissolution de « Jeunesse et Montagne » le 30 janvier 1944, le sergent-chef Louis Boisramé devint chef de trentaine des FFI sédentaires d’Ancelle. Mobilisée après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, sa trentaine participa au combat de Laye (Hautes-Alpes) le 17 juin et aux diverses actions faites dans le secteur. Elle prit le nom de René Mourenas (voir ce nom), résistant du Champsaur fusillé à Gap le 19 juin. Elle fit partie des unités qui participèrent à la libération de Gap, préfecture des Hautes-Alpes le 20 août 1944. Son groupe, parti d’Ancelle à la mi-journée, était chargé de surveiller la route Gap-Briançon. Placé en embuscade au plateau de la Justice, il stoppa en soirée une colonne de camions allemands partis de Gap au lieu-dit Pont-Sarrazin. Dans cette colonne, se trouvaient des hommes de l’antenne du Sipo-SD. Louis Boisramé fut mortellement atteint après avoir ordonné le repli de son détachement qui menaçait d’être contourné.
Ses obsèques eurent lieu à Ancelle en présence d’une foule considérable.
Homologué comme sous-lieutenant FFI, il reçut la mention « Mort pour la France » et fut décoré de la médaille de la Résistance le 18 janvier 1968. Une stèle à sa mémoire a été érigée sur les lieux de l’accrochage. Son nom figure sur le monument « aux héros résistants du Champsaur et Valgaudemar » à Laye (Hautes-Alpes). Il a été donné a une rue à Gap et à Angers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226648, notice BOISRAMÉ Louis, Gustave, André par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 26 avril 2020, dernière modification le 26 avril 2020.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : sites internet Mémoire des hommes SHD Caen AC 21 P 25635, SHD Vincennes 16 P 67983 (à consulter) et champsaur.net/morts-pour-la-france-dans-le-champsaur-en-39-45-2. ⎯ brochure-12 Opuscule (Editions de l’Etape, Grenoble, auteur = Paradis, 1945). ⎯ Collectif, Ils se souviennent 1942-1945. La Résistance et le maquis en Champsaur-Valgaudemar racontés par ses habitants, Planète Champsaur-Valgo, 2018, p. 195-197. ⎯ Commission d’histoire de l’Occupation et de la Libération de la France, Hautes-Alpes, Etat-major ORA. ⎯ Richard Duchamblo, Cahiers "Maquisards et Gestapo", Gap, Ribaud Frères, 19 cahiers 1945-1949, reprint 2005, Gap, Éditions des Hautes-Alpes, tome 2, 16e cahier plus 20e cahier (Gap, Éd. de la Librairie des Hautes-Alpes, 1995, p. 88-89.

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