Par Loïc Le Bars
Né le 5 juillet 1933 à Jaux (Oise), mort le 17 février 2013 à Labruyère (Oise) ; instituteur ; militant syndicaliste de l’École émancipée du SNI puis SNI-PEGC, secrétaire général de la section de l’Oise (1963-1967) et membre du bureau national (1979-1985), secrétaire général de la section de la FEN (1973-1987).
Fils d’un instituteur animateur des organisations des œuvres laïques de sa région, Gérard D’Hersignerie, après avoir fréquenté le cours complémentaire de Compiègne, entra à l’École normale d’instituteurs de Beauvais en 1949. Il fut nommé en 1953 à Noyon. Après son service militaire en 1954-1955, son opposition à la guerre d’Algérie lui fit rejoindre les rangs de l’École émancipée qui dirigeait la section départementale du Syndicat national des instituteurs depuis la réunification syndicale de 1935. Il séjourna au Maroc au titre de la coopération culturelle entre octobre 1958 et septembre 1961. Il fit partie, en 1959, des « 481 Français libéraux du Maroc » signataires d’une pétition contre la guerre d’Algérie et pour l’indépendance de ce pays.
Rentré en France, Gérard D’Hersignerie fut de nouveau nommé à Compiègne. Comme beaucoup de ses camarades de tendance, il fit partie du groupe Freinet de son département. Il devint secrétaire général adjoint de la section du SNI en janvier 1962 puis, l’année suivante, secrétaire général, responsabilité qu’il assuma jusqu’en 1967. Lors du congrès national de Toulouse, le 13 juillet 1962, il intervint dans la discussion du rapport moral pour s’interroger sur les motifs de « la désaffection des jeunes pour l’action syndicale ». Premier intervenant dans la discussion du rapport moral au congrès du SNI, le 8 juillet 1963, il demanda une nouvelle fois que de libres discussions puissent s’engager dans la presse syndicale sur les « problèmes fondamentaux du syndicalisme ». De 1963 à 1987, il fut élu à la commission administrative départementale des instituteurs et au comité départemental paritaire du premier degré ainsi qu’au conseil départemental de l’enseignement primaire à partir de 1966. La même année, il épousa l’une de ses collègues qui intervenait dans différents organismes péri et post-scolaires comme la Mutuelle accidents élèves et la Mutuelle générale de l’éducation nationale. À la rentrée 1966, il obtint un poste à l’école de Verberie, à proximité de Compiègne, qu’il ne devait plus quitter jusqu’à son départ à la retraite.
En 1968, le groupe de l’Oise avait en charge la responsabilité nationale de la tendance quand la crise qui s’approfondissait depuis un certain temps dans l’École émancipée entra dans sa phase décisive. Gérard D’Hersignerie s’opposa, comme ses camarades du département, à ce qu’ils caractérisaient comme une tentative de l’Organisation communiste internationaliste de s’emparer de la direction de leur tendance contre la volonté exprimée par la majorité de ses membres. Cette crise se solda par l’exclusion des militants de l’OCI en 1969.
Gérard D’Hersignerie fut élu secrétaire général de la section de l’Oise de la Fédération de l’Education nationale en octobre 1973. Il devait le rester jusqu’en juin 1987. Il siégea comme représentant de l’École émancipée au BN du SNI de 1979 à 1985. Il prit sa retraite en 1989 mais continua à militer activement dans le groupe départemental de l’École émancipée jusqu’à la scission de 2003. Il prit position à cette occasion en faveur de ceux qui s’opposaient à ce qu’il appelait « la mainmise de la Ligue communiste révolutionnaire sur la tendance ».
Gérard D’Hersignerie fut l’un des militants qui contribuèrent à faire des sections de l’Oise du SNI et de la FEN des bastions de l’École émancipée.
Par Loïc Le Bars
SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé. — L’École émancipée. — L’École libératrice. — Notes de Jean-Pierre Besse et de Jacques Girault.