Par Yves Le Maner, Jean Piat
Né le 27 avril 1883 à Lille (Nord), mort le 18 juin 1963 à Roubaix (Nord) ; ouvrier serrurier ; syndicaliste, militant socialiste et coopérateur du Nord.
Fils d’un ouvrier métallurgiste, Georges D’Hondt, troisième d’une famille de neuf enfants, quitta l’école à treize ans pour entrer en apprentissage dans la serrurerie à Roubaix. Syndiqué vers l’âge de seize ans, il ne trouva plus d’embauche et dut travailler à Lille. Il fut secrétaire du syndicat des ouvriers serruriers avant d’adhérer en 1908 à celui des métallurgistes.
En 1913, de retour à Roubaix, D’Hondt succéda à Verbeugt comme secrétaire général de l’Union de la Métallurgie, syndicat résultant de la fusion, en juillet 1906, du syndicat des ouvriers métallurgistes et de celui des ouvriers mécaniciens. Dès mars 1913, il dirigeait une grève des mécaniciens au peignage Holden à Croix et, au mois de mai, une grève des gaziers : après arbitrage du juge de paix, de notables améliorations étaient acquises.
Mobilisé en août 1914, Georges D’Hondt fut fait prisonnier en décembre et ne fut libéré qu’en novembre 1918. Dès son retour à Roubaix il réorganisa le syndicat de la Métallurgie qui, en juin 1919, regroupa plus de deux mille adhérents et, un an plus tard, trois mille, soit la quasi-totalité des ouvriers métallurgistes de Roubaix et des communes limitrophes. Grâce à la puissance financière du syndicat, il put fonder une bibliothèque riche en ouvrages techniques.
Membre de la commission administrative de l’Union départementale des syndicats depuis 1919, il se tint en retrait lors du débat de scission, bien qu’il ait vigoureusement affiché son opposition aux communistes. Le 2 avril 1922, il organisa un référendum au sein de son syndicat : mille huit cents adhérents restèrent fidèles à la CGT et deux cents rejoignirent la CGTU. Élu au Conseil supérieur du Travail (poste qu’il occupa jusqu’en 1940) en 1925, Georges D’Hondt devint également conseiller prud’homme en 1929. Organisateur de plusieurs grèves (1930, 1931, etc.), il joua souvent un rôle de négociateur, établissant les cahiers de revendications et les projets d’accord avec le patronat.
Secrétaire de l’Union locale confédérée et de la Bourse du Travail de Roubaix, il fut élu secrétaire du syndicat réunifié des Métaux en 1936, et, en tant que permanent, il assura la direction de plusieurs autres syndicats (dont celui du Gaz et de l’Électricité) ainsi que de la Caisse primaire de Roubaix. À ces divers titres, il siégea à la CA de l’UD-CGT du Nord jusqu’en 1939. Membre suppléant du comité fédéral de la Fédération CGT des Métaux à partir de 1921, il assista à la quasi-totalité des congrès fédéraux de l’entre-deux-guerres. Il fut membre de la délégation (avec Jeannin et Jouvance) qui s’entretint avec les unitaires lors du XIIe congrès, tenu à Paris en 1935. Lors du congrès d’unité de 1936, il fit partie de la commission des statuts et de la commission des résolutions ; en 1938, il fut élu membre titulaire de la CE fédérale à l’occasion du XIVe congrès.
Lors de la deuxième scission syndicale (1947), Georges D’Hondt rejoignit les rangs de la CGT-FO.
Membre et collecteur de la Libre-pensée, il fut aussi militant coopérateur ; durant de longues années, il fut directeur-gérant de la coopérative ouvrière « La Paix » de Roubaix, sous la présidence de Jean Lebas*.
Très jeune, Georges D’Hondt avait adhéré au Parti ouvrier français. À partir de 1905, il appartint au Parti socialiste SFIO et siégea au conseil municipal de Roubaix, sans interruption, de 1919 à 1940, date à laquelle fut suspendue la municipalité Lebas.
Par Yves Le Maner, Jean Piat
SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 595/38B, M 595/40, M 595/41 et M 595/69. — Nord-Matin, 21 juin 1963. — F.-X. Roets, Le Mouvement ouvrier français à Roubaix-Tourcoing de 1914 à la fin de la IVe République, Lille, 1968. — Compte rendu des congrès de la Fédération des Métaux. — Interview de Mme Vve Georges D’Hondt*.