Par Daniel Heudré
Né le 27 octobre 1884 (lieu inconnu), massacré en représailles le 1e juillet à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; greffier d’Appel .
Pierre Lemoine fut victime d’un attentat local qui s’inscrit dans un plan d’ensemble massif visant 150 personnalités connues pour leurs sentiments anti-allemands.
Philippe Henriot, Secrétaire d’Etat à la propagande du Gouvernement de Vichy, venait d’être assassiné le 28 juin 1944 et, en riposte, le Cercle d’études national-socialiste (CNES) lista quatre figures connues de Rennes. Des miliciens également membres du CNES participèrent à des attentats dans la nuit du 30 juin 1944 à Rennes.
Pierre Lemoine fut réveillé en pleine nuit par un coup de sonnette et, peu méfiant, ouvrit sa porte. Il était face à des miliciens, l’un d’eux l’abattit d’une balle de révolver. Gaétan Hervé*, secrétaire général de la mairie fut exécuté. Oscar Leroux, ancien adjoint au maire fut blessé à la tête et Louis Volclair*, libraire à Rennes, hospitalisé à la clinique de la Sagesse, fut abattu sur son lit, les miliciens s’étant fait passer comme des policiers auprès de la religieuse de garde.
Les représailles rapides et violentes étaient la réponse aux coups perpétrés par la Résistance contre les collaborateurs. La population rennaise fut consternée par ces attentats contre des personnalités de la ville.
Par Daniel Heudré
SOURCES : Kristian Hamon, Les nationalistes bretons sous l’Occupation, An Here, 2001.— Catherine Laurent, Jean-Yves Veillard, Xavier Ferrieu, Rennes 1940 1944, Editions Ouest-France, 2004.— Mémoire des Hommes (nc).