FERTER Ernest, Charles [dit Terbert] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 23 décembre 1862 à Melun (Seine et Marne) ; fumiste ; garçon de magasin ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Parfois orthographié Ferters, Ernest Ferter dit Terbert avait été signalé dans les réunions en 1888. Au printemps 1888 il allait avec le compagnon Ganelon dans les rédactions de divers journaux anti-boulangistes - entre autres Le Rappel et Le Radical - pour y faire des quêtes et obtenir ainsi de l’argent pour organiser des réunions anti-boulangistes.
Début 1890 il était lié semble-t-il au groupe "Les Pieds plats" pour lequel il organisait des collectes d’argent. Il était toujours signalé dans les réunions en 1891, notamment celles du "Cercle anarchiste international" de la sale Horel.
Le 16 avril 1890 il avait été condamné à Melun à 3 mois de prison pour « vol ».
A l’automne 1891, comme les compagnons Laurens, Edelin, Moreau et Jacquet, il s’était prononcé contre l’organisation d’un congrès international libertaire.
Depuis 1891 il était employé comme garçon de magasin pour un fabricant de poêles de la rue de Rivoli.
Il aurait été notamment en contact avec Margeron et avec Benoit Chevenet dit Chalbret l’un des auteurs du vol de dynamite de Soisy sous Etiolles.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à l’encontre d’Ernest Ferter, soupçonné de participer à une association de malfaiteurs (art 265 et 266 du code pénal. Loi du 18 décembre 1893.
Il fut arrêté lors de la rafle anti anarchiste du 1er juillet 1894 et suite à une perquisition sans résultat à son domicile d’un garni situé 58 rue Mazarine. Selon la police, il se contentait depuis quelques mois de faire de la propagande dans les cafés et les restaurants, mais ne semblait pas " avoir parmi les groupes anarchistes une grande influence" et n’avait pas « la réputation d’un homme d’action ».
Il était interrogé le 4 juillet par le juge d’instruction Franqueville qui l’inculpa pour « association de malfaiteurs » et le fit incarcérer à Mazas, le jour-même.
Lors de son deuxième interrogatoire par le juge, il avait déclaré ne plus fréquenter Chalbret depuis 3 ans, « je ne suis pas anarchiste, leurs théories et leurs crimes m’ont dégoûté ». Il fut remis en liberté provisoire le 6 juillet.
Le procureur de la république dans son réquisitoire définitif du 27 juin 1895, notait que Ferter avait fréquenté des groupes révolutionnaires, mais qu’il travaillait régulièrement maintenant et ne s’occupait plus de politique. Il concluait que l’inculpation ne paraissait pas suffisamment établie. Le juge d’instruction Meyer délivra une ordonnance de non lieu le 4 juillet 1895.
Ferter figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1894.
En 1900 la police signalait qu’il ne fréquentait plus les réunions que par intermittence et était alors garçon marchand de vins. Il était célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226846, notice FERTER Ernest, Charles [dit Terbert] [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 29 avril 2020, dernière modification le 4 mai 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : Archives de la Préfecture de police BA 75, 77, 1498, 1500, 1506 — Archives de Paris D3 U6 51 — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Notice Ernest Ferter du Dictionnaire des militants anarchistes.

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