CHÉRON Henri, Gaston, Désiré

Par Jean-Jacques Doré

Né le 10 février 1885 au Petit-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ouvrier de scierie puis receveur des tramways de Rouen (Seine-inférieure, Seine-maritime) ; secrétaire du syndicat unitaire (CGTU) des Employés et ouvriers des tramways de Rouen de 1922 à 1930 ; communiste.

Fils d’un tisseur, Henri Chéron, « 1m60, cheveux châtains, yeux gris bleus, tatoué sur le bras gauche » (registre matricule) était ouvrier de scierie lorsqu’il effectua son service militaire du 6 octobre 1906 au 25 septembre 1908. Mobilisé dans l’infanterie le 10 août 1914, le sergent Chéron, blessé par un éclat de grenade à la jambe gauche le 4 juin 1915 fut versé dans l’artillerie lourde puis l’aviation avant son retour à la vie civile le 12 mars 1919.

Embauché comme receveur par la Compagnie des tramways de Rouen, il fut l’un des fondateurs du syndicat CGT des Employés et ouvriers des tramways le 6 juin 1919. Le bureau élu à cette occasion était composé de Marcel Pézier (secrétaire), Boulard (secrétaire adjoint), Georges Melin (trésorier), Marthe Rognant (trésorière adjointe) et Henri Chéron (archiviste). L’organisation était l’héritière d’une chambre syndicale indépendante créée le 1er décembre 1906 et dont le président était Clérault et le secrétaire Bazin. Proche de Victor Engler et meneur de la tendance minoritaire, il fit voter l’adhésion à la CGTU en janvier 1922, suivi par la totalité des adhérents. Secrétaire d’un bureau stable, il était assisté de Marthe Rognant (secrétaire adjointe) et Henri Lannée (trésorier) et représentait bon an mal an de 171 à 280 militants.

Membre du PCF depuis 1922 mais attaché à l’indépendance syndicale, il commença à prendre ses distances avec la direction de la 19e Région unitaire (Seine-Inférieure et Eure) tenue par les militants communistes au congrès extraordinaire d’Elbeuf le 4 septembre 1927. Comme la plupart des délégués de l’agglomération rouennaise, il vota contre le rapport moral et appuya la motion déposée par Émile Pairaudeau dénonçant « la politique sectaire de la CGTU qui contribuait à la stagnation des effectifs » ; il avait déjà rejoint la Ligue syndicaliste.

En 1929, il dirigea victorieusement la grève des employés des tramways de Rouen, le syndicat fort de 750 adhérents était alors à son apogée. Réélu en 1930, Henri Lannée lui succéda l’année suivante lorsque les militants de tendance communiste devinrent majoritaires.

Privée de son principal animateur, l’organisation sommeilla jusqu’en 1936. Elle se scinda alors en deux entités, le syndicat des Ouvriers et celui des Employés des tramways de Rouen qui fit de nouveau appel à lui comme secrétaire pour diriger la grève de juin 1936.

Henri Chéron était père de trois enfants et habitait 110 rampe Saint Gervais à Rouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226849, notice CHÉRON Henri, Gaston, Désiré par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 16 février 2022, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Com. Rouen, 7 F 3 Tramways-textile. — Arch. Dép. Seine-Maritime, 1 MP 497 Communisme, État civil, Matricule militaire. — Ministère du Travail statistiques de grèves. — Le Prolétaire normand 9 septembre 1927.

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