ROYER Marius, Antoine

Par Patrick Bec et Eric Panthou

Né le 9 juillet 1904 à Paris (ex Seine, XXe arr.), mort au combat le 21 juin 1944 à Maurines (Cantal) ; cultivateur ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Marius Pons était le fils de Marie Victorine Pons, âgée de 16 ans et originaire de Sebeuge, commune de Andelat (Cantal). Elle habitait Passage Signer, n°8 dans le vingtième arrondissement de Paris. Le 27 février 1922, elle épouse à Villedieu (Cantal) Antoine Royer, scieur de Tanavelle (Cantal). Il reconnaît Marius qui prend son nom et devient Marius Royer. Cultivateurs, ils ont encore trois enfants nés à Sebeuge entre 1925 et 1928. Le 29 janvier 1936 à Paulhac (Cantal), Marius Royer épouse Elisabeth Mijoule. Il était cultivateur et domicilié dans cette commune. En 1944, il s’est engagé dans la résistance FFI et habitai Paulhac (Cantal).

Les FFI avaient établi leur poste de commandement à Fridefont et trois compagnies stationnées dans ce village partirent le 11 juin 1944 pour le Mont-Mouchet sous le commandement du colonel Charles Mondange (Thomas). Le retour à Fridefont eut lieu le 12. On constata qu’il y avait un tiers de manquants à l’effectif. C’est alors que l’Etat-Major alla s’établir à Saint-Martial, et que l’infirmerie s’installa à Maurines. (récit de Mgr de La Vaissière)
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet, les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues".
Le mardi 20 juin 1944 l’assaut allemand contre le réduit de la Truyère se développa à partir de 3 axes de pénétration. Toute la journée de violents combats se déroulent autour de Chaudes-Aigues. « Dans la nuit du 20 au 21 juin les maquisards s’efforcent de quitter le plateau mais ils sont encore une ou deux centaines cachés dans les bois le matin du 21 juin. Les troupes allemandes achevaient l’occupation du terrain. Elles entraient à Saint-Martial mais ne l’incendièrent que quelques jours plus tard, elles occupaient Fridefont et Maurines. C’est entre ces trois villages que se fit la jonction des éléments d’assaut. L’ennemi se livra avant tout à la chasse aux maquisards et à l’armement. Des patrouilles d’une quinzaine d’hommes parcoururent les chemins et les sentiers, s’enfoncèrent au fond des gorges du Bès et de la Truyère. Ces battues durèrent 6 jours du 21 au 26 juin. Il est difficile de faire un compte exact des exécutions : il ne subsiste évidemment aucun témoin ; les inhumations ne furent pas toujours enregistrées ou ne coïncident pas avec les lieux d’exécution. A Maurines les 21 et 22 juin deux ou trois hommes blessés ou prisonniers furent achevés (Royer, Hubert, X ou Vimard ?). »

Le 22 juin 1944, le commandant allemand montra à l’instituteur de Maurines le corps d’un jeune homme tué d’une balle entrée dans la nuque. Sur un ton violent, il déclara l’avoir fait fusiller, le traitant de terroriste et menaçant du même sort tous ceux qui aideraient les terroristes. C’était Roger Marius, né en 1902 à Paris tué à Chaudes-Aigues le 20 juin 1944. Le jeune homme a été reconnu par sa mère. Son corps fut retiré par Augustin Ginhac, chef de la résistance à Paulhac, le 13 octobre 1944.

Le fait que ce rapport sur crimes de guerre parle d’une "jeune homme" né en 1902 laisse planer un doute sur l’année de naissance et l’identité exacte de Roger Marius. Le Mémorial de la Truyère indique une naissance à Paris X° arr. mais ce nom ne figure pas sur le registre d’état civil à cette date.

L’état dressé par la commune de Maurines sur les atrocités commises par les Allemands citait pour les FFI tués : Royer Marius, Antoine, Delorme Ernest, Jean, Aubert Pierre et Rolandi Georges. Blessé et prisonnier, Marius Royer a été achevé et retrouvé “le crâne fracassé à coups de talon ou de crosse de fusil”. Il avait presque 40 ans. La mention Mort pour la France est portée sur la transcription de son acte de décès.

Le nom de Marius Royer est gravé sur le monument aux Morts de la commune de Paulhac ainsi que, orthographié “Boyer Marius”, sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal).

Le tribunal civil de Saint-Flour le 22 février 1945 a fixé son décès au 21 juin 1944, ce jugement faisant office d’acte de décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226893, notice ROYER Marius, Antoine par Patrick Bec et Eric Panthou, version mise en ligne le 1er mai 2020, dernière modification le 25 mars 2022.

Par Patrick Bec et Eric Panthou

SOURCES : AVCC, dossier Marius Antoine Royer : AC 21 P 145708 (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 149 : crimes de guerre à Maurines. — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008 . — Mgr de La Vaissière ,Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944. — État civil (AD 75, Paulhac et AD 15 en ligne, Maurines). — Généanet. — MémorialGenWeb.

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