FRESCO Isaïe

Par Daniel Grason

Né le 1er août 1888 à Istanbul (Turquie), mort à une date inconnue ; diamantaire ; interné à Pithiviers (Loiret) ; victime de l’antisémitisme.

Le 17 mars 1943, des inspecteurs de la BS1 effectuèrent un contrôle d’identité dans le débit de boissons du 52 rue des Petites-Ecuries à Paris (Xe arr.). Ils contrôlèrent les identités et interpellèrent Isaïe Fresco de nationalité espagnole, juif, ainsi que le propriétaire du café restaurant André Van Robaeys. Le nom d’Isaïe Fresco figurait sur des papiers saisis chez Pierre Brossard.
Isaïe Fresco demeurait 7, avenue du Général-Laperrine dans le XIIe arrondissement à proximité de la Porte Dorée. Fouillé, il portait sur lui une carte d’identité en blanc portant sa photographie et le cachet officiel.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, interrogé, il fut battu par les inspecteurs à de multiples reprises. Emprisonné, Isaïe Fresco fut interné au camp de Pithiviers dans le Loiret jusqu’à sa libération en août 1944.
Le 25 novembre 1944 Isaïe Fresco témoigna devant la commission rogatoire qui concernait l’inspecteur Jean Giot. Il déclara : « J’ai été arrêté le 17 mars 1943 au cours d’une rafle et amené dans les locaux des Brigades spéciales parce que l’on avait trouvé sur moi une carte d’identité en blanc portant ma photographie et le cachet officiel. »
« Pour me faire avouer l’origine de cette carte d’identité, ainsi que les noms des personnes qui m’hébergeaient en tant qu’Israélite, j’ai été sauvagement brutalisé à coups de poing, à coup de pied et à coups de nerf de bœuf, sur toutes les parties du corps à trois reprises différentes qui duraient plus d’une heure chacune et ceci jusqu’à je tombe en syncope. »
« On a dû me faire des injections sous cutanées pour me faire retrouver mes sens. […] J’ai été détenu pendant un certain temps à la prison de la Santé où le régime cellulaire m’a été appliqué et en dernier lieu à l’hospice de Villejuif d’où je suis sorti le 26 août. »
Il reconnut sur photographies huit inspecteurs qui participèrent à son interrogatoire. Les deux plus acharnés étaient les inspecteurs Jean Giot (voir le témoignage de Angèle Desestres concernant Roland Carcas et Louis M… ce dernier lui lança : « au moment où il me portait des coups : "Tends ta joue comme notre seigneur Jésus-Christ." »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226931, notice FRESCO Isaïe par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 avril 2020, dernière modification le 30 avril 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 39 (affaire Pierre Brossard), PCF carton 8, 77 W 3115. – Bureau Résistance (pas de dossier).

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