PAUTO-BROUSSE Claude ou Claudius, Léopold

Par Michel Germain

Né le 25 avril 1918 à Toulon (Var), exécuté sommairement le 16 juillet 1944 à Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie) ; photographe ; militant communiste ; résistant FTP.

Plaque commémorative au 77 Rue Pré Gaudry (angle rue de Gerland) à Lyon (VIIe arr.)
Plaque commémorative au 77 Rue Pré Gaudry (angle rue de Gerland) à Lyon (VIIe arr.)
Crédit : MémorialGenWeb.

Claudius Pauto était le fils de Joseph et de Marie Simone Emilie Martel, mariés à Sainte-Maxime dans le Var, le 26 juillet 1919. Il habitait avec sa mère, divorcée et ménagère, et sa sœur Ondine au 57 rue du Pré Gaudry à Lyon, ville où il exerçait la profession de photographe. Il militait au Parti communiste français (PCF)
En octobre 1938, il fut incorporé pour son service militaire et lorsque la guerre éclata, il était donc sous les drapeaux et participa aux combats avec son unité.
Il fut dans un premier temps incorporé dans l’armée d’Armistice jusqu’à sa démobilisation en avril 1942. Requis pour le S.T.O. en octobre 1942, il partit, en attendant de trouver une filière pour le maquis, travailler dans des fermes. Il resta membre du parti communiste clandestin de la région lyonnaise. On le trouva dans la région de Digne à la tête d’un groupe de réfractaires sous le nom de guerre « Maurice ». Le camp étant attaqué par les Allemands à l’automne 1943, il vint à Grenoble et devenu un cadre F.T.P.F. (homologué au grade de lieutenant), l’état-major de R 1 l’envoya en Haute-Savoie, où il fut nommé responsable pour l’armement des F.T.P. de ce département (C.T.I.R.). Il habitait à Annecy, s’appelait désormais Chardon (il eut un autre pseudonyme : Deschamp), et sillonnait beaucoup le département pour son activité clandestine avec tous les risques que cela comporte. Il n’hésita pas, par exemple, à se rendre sur un lieu de parachutage, comme aux Brasses avec le responsable de Saint-Jeoire Rubin-Delanchy.
« Il venait à Lyon se réunir avec l’état-major F.T.P.F se souvient sa sœur Ondine. C’est à ce moment-là que nous l’avons revu car nous habitions Lyon et c’est le 20 mai 1944, qu’il fut arrêté à Lyon sur les lieux de son rendez-vous. Tout l’état-major avait été arrêté dans la semaine. Mon frère était le dernier ; sa compagne a été arrêtée avec lui car elle était elle aussi de la Résistance. Elle fut déportée à Ravensbrück, elle est revenue. Ils avaient été vendus par un Alsacien au service des Allemands. Il a été interrogé à Lyon du temps de Klaus Barbie, puis ramené à Annecy, où il a été interné ».
Le 10 juin 1944, il fut transféré en Haute-Savoie et interné au Pax à Annemasse sous le numéro 632. On le dit, sur le registre d’écrou, domicilié à Annecy, 1 rue Burgonde. Il est transféré à nouveau à Annecy le 23 juin et interné à l’école prison de Saint-François.
Il fut exécuté le 16 juillet 1944 au Pesset (Vieugy). Le maire ne pouvant pas l’identifier écrit, sous le numéro 39, le signalement suivant : « vingt-cinq ans environ, un mètre soixante-cinq, porte des lunettes cheveux châtains clairs ondulés, petite moustache, vêtu d’un costume bleu à rayures blanches (veston croisé), d’une chemise en jersey, cravate grenat à rayures grenat, blanches et rouges, comme ceinture une cravate, chaussettes roses et grises à rayures verticales, souliers bas marrons… »
Il fut déclaré « Mort pour la France » le 26 février 1948, homologué FFI et Interné résistant, décoré de la Croix de Guerre avec étoile d’argent, des médailles de la Résistance et militaire et fait chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 10 novembre 1955 et cité à l’ordre de la Division : « Jeune patriote réfractaire au S.T.O., engagé volontaire aux F.T.P.F. dès la formation en zone sud. S’est toujours magnifiquement conduit. Volontaire pour les missions les plus périlleuses a participé victorieusement à de nombreuses opérations de sabotages dont la destruction de la centrale électrique de Séchilienne (Isère) qui priva ainsi les usines travaillant pour l’occupant du courant nécessaire à leur fonctionnement. A assuré avec succès la lourde tâche de l’organisation du service technique des départements de l’Isère et des deux Savoie. Arrêté le 20 mai 1944 en mission commandée, torturé est mort courageusement fusillé par les Allemands à Vieugy (Haute-Savoie) le 16 juillet 1944. Beau et noble visage de jeune résistant de France ». Signé par le Président de la République René Coty, le Président du Conseil Edgar Faure et le Ministre de la Défense nationale et des forces armées Billotte.
Le nom de Claudius Pauto-Brousse est inscrit à Lyon (VIIe arr.) sur une plaque apposée 77 Rue Pré Gaudry (angle rue de Gerland). Il est inhumé à Villeurbanne, dans la nécropole de la Doua, rang A13, tombe 40.
En 1948, un monolithe de granit est érigé, à Vieugy (Seynod), sur l’emplacement où furent fusillés 40 patriotes et en 2004 un panneau explicatif a été dressé à proximité. Une plaquette récapitulative est disponible en mairie de Seynod.


Voir Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226991, notice PAUTO-BROUSSE Claude ou Claudius, Léopold par Michel Germain, version mise en ligne le 1er mai 2020, dernière modification le 1er mai 2020.

Par Michel Germain

Plaque commémorative au 77 Rue Pré Gaudry (angle rue de Gerland) à Lyon (VIIe arr.)
Plaque commémorative au 77 Rue Pré Gaudry (angle rue de Gerland) à Lyon (VIIe arr.)
Crédit : MémorialGenWeb.

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 461581 et Caen SHD/ AC 21 P 656340.

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