DIÉ Georges, Robert, Alfred. Pseudonyme dans la Résistance : Capitaine Robert

Par Joël Drogland

Né le 21 janvier 1914 à Paris, exécuté sommairement le 5 août 1944 à Épernay (Marne) ; instituteur ; militant communiste ; résistant ; Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France ; maquisard FTP, capitaine FFI-FTP.

Georges Dié était le fils de Louise Marie Le Goueff, domestique. Il a été reconnu par Georges Alfred Dié, ouvrier, et légitimé par le mariage de ses parents célébré le 16 avril 1914 à Paris (Ier arr.). Orphelin de mère à 12 ans, brillant boursier de l’École primaire supérieure de Sens (Yonne), il avait adhéré aux Jeunesses communistes à l’âge de 16 ans et participé aux luttes des années 1930. Il avait épousé en 1936 Rolande Labbé et le couple avait deux petits garçons. Georges Dié exerçait la profession d’nstituteur à l’école du hameau de Francœur à Sormery (Yonne), dans la forêt d’Othe, à la limite de l’Aube et de l’Yonne.

Mobilisé en 1939, aspirant à l’École d’application de Fontainebleau, il fut fait prisonnier, s‘évada et obtint sa démobilisation. Il reprit son poste d’instituteur tout en militant clandestinement au sein du Parti communiste et du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, et il fut révoqué par le gouvernement de Vichy en 1942.
En août 1943, menacé d’arrestation, il entra dans la clandestinité. Il se rendit à Paris, à Cherbourg, fut arrêté, s’évada et revint dans l’Yonne. Au printemps 1944, il intégra un maquis FTPF (Francs-tireurs et partisans français) de l’Aube aux Fays puis le maquis de Suy dans les bois de la Grande Jarronnée, près d’Arces (Yonne). Il était alors l’adjoint de Gaston Gagnière, chef du maquis, et devint capitaine en juin 1944. Après avoir mis leurs deux petits garçons en sécurité dans leur famille, son épouse « Betty », résistante du Front national, le rejoignit au maquis.

Après l’attaque du maquis de Saint-Mards-en-Othe le 20 juin 1944, Georges Dié demeura quelques semaines à Troyes mais fut contraint de quitter le département à cause des recherches dont il faisait l’objet.
Dans le cadre du Plan Paul, il fut envoyé dans la Marne où il fut nommé responsable militaire à l’état-major départemental des FTPF de la Marne et reçut le commandement d’un groupe FTPF du maquis de Montmort.
Le 5 août 1944 à 17 h 45, alors qu’il passait devant le théâtre municipal d’Épernay sous l’identité de Jean-Marie Louédic, il fut abattu sans sommation par un milicien en faction qui l’avait sans doute reconnu.

« Betty » était alors agent de liaison interrégionale et parcourait les départements de l’Yonne, Aube, Marne, Côte-d’Or et Saône-et-Loire. À la libération, elle était lieutenant FTP.

Georges Dié est inhumé à Cerisiers (Yonne).

Il a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Dans la Marne, une plaque commémorative a été apposée sur le lieu de son exécution rue de Reims à Épernay. Elle se trouvait sur la façade d’un immeuble qui a été démoli. Elle a été restaurée et scellée sur une stèle érigée devant le numéro 25 de la rue de Reims. Cette plaque portait initialement l’inscription :
« FFI-FTPF - Compagnie Victoire.
Ici est Mort pour la France en service commandé le capitaine des Francs Tireurs Partisans Français Georges Robert Dié abattu par la milice française à la solde du boche. Sparnaciens n’oubliez jamais ! ».
Sur la plaque refaite le mot « boche » a été remplacé par « nazi ».
Le nom de Georges Dié figure aussi sur la liste des « Tués au combat » du monument aux martyrs de la Résistance d’Épernay sous son deuxième prénom et pseudo « Robert ». Dans l’Yonne, il est inscrit sur le monument aux morts de Cerisiers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22701, notice DIÉ Georges, Robert, Alfred. Pseudonyme dans la Résistance : Capitaine Robert par Joël Drogland, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 6 avril 2022.

Par Joël Drogland

Georges Dié
Georges Dié
SOURCE : La Résistance dans l’Aube
La plaque initialement apposée </br>sur le lieu de son exécution à Épernay
La plaque initialement apposée
sur le lieu de son exécution à Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> d'Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
d’Épernay

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 120 196. – Vincennes, GR 16 P 184 881. – Arch. Dép. Marne, M 4774, Fusillés ou exécutés par la milice. – Dossier constitué et communiqué par Sébastien Touffu (ONAC de l’Aube), grâce aux informations fournies par Robert Dié, fils des époux Dié. – L’Union, 4 août 2006. – La Résistance dans l’Aube (photo), cd-rom, AERI-Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne 2010. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Bruge Roger, 1944, Le temps des massacres, Albin Michel, 1984. Gallery Roger, Le combat des obscurs. Héroïsme de la Résistance auboise, Némont, 1996. – Notes et photos de Jean-Pierre et Jocelyne Husson. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris-XVe arr. (acte de naissance) ; Épernay (acte de décès en attente).

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