SAUVAGNAT Jacques, François, Maurice

Par Eric Panthou, Huguette Juniet

Né le 6 avril 1897 à Orcet (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement après le 15 juin 1944 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; mécanicien ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Fils de François, cultivateur, et de Marie Savignat, Jacques Sauvagnat se maria le 29 mai 1926 avec Marie Louise Levet au Mont-Dore (Puy-de-Dôme). Il était mécanicien ajusteur et habitait rue abbé Lacoste au Mont-Dore.
Il rejoint les rangs de la Résistance en 1942 ; il participe à de nombreuses opérations, il entrepose chez lui du matériel parachuté et héberge des opérateurs radio en mission. Il aurait quitté le Mont-Dore pour rejoindre le maquis de Pleaux dans le Cantal, groupe Eynard (ORA), le 4 juin 1944
Il aurait été arrêté le 13 juin 1944, à Vendes près de Bort Les Orgues ( Corrèze) et alors qu’il se rendait en mission au Mont-Dore (Puy-de-Dôme). Il était alors sergent chef FFI et était accompagné de Martial Courtat et Georges Gauffre. Les trois hommes furent remis au SD et internés à la prison militaire du 92 à partir du 14 juin. Sur les registres de la prison il est inscrit à la date du 15 juin à propos de Gauffre : "vers Vichy", mais celui-ci n’a pas été conduit à Vichy mais fusillé au bois de Lachat, commune de Pérignat-sur-Allier le 15 juin 1944.
Sauvagnat quant à lui fut considéré comme disparu depuis cette date.
Son dossier de victime de guerre conservé à Caen laisse peu de doute sur le fait qu’il ait été fusillé et enterré à Aulnat (Puy-de-Dôme), à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand. Le préfet du Puy-de-Dôme émettait cette hypothèse dès 1955 indiquant qu’il avait été probablement fusillé en même temps que son camarade de mission, le Lieutenant Courtat dont le corps avait été retrouvé dans une fosse à Aulnat.

Il ne semble donc pas être l’un des deux inconnus de Lachat comme Manuel Rispal en a émis l’hypothèse en 2013, considérant que Sauvagnat et Courtat avaient pu être exécutés dans les mêmes circonstances que Gauffre.

Le 11 février 1947, le tribunal civil de Clermont-Ferrand établit que son décès était constant, survenu dans la seconde quinzaine de juin 1944, sans précision du lieu.
Une demande de pension de veuve fut rédigée par son épouse Marie-Louise. Sur la fiche est noté "décédé à Aulnat". Sur un rapport du Ministère des Anciens Combattants et victimes de guerre du Puy de Dôme, datant du 29 août 1949, est écrit « ….plus tard à la libération, Madame Sauvagnat a reconnu un mouchoir ayant appartenu à son mari au moment de la reconnaissance des corps de la fosse d’Aulnat ». Ce mouchoir se trouvait dans la fosse où gisait Martial Courtat, l’un des deux camarades aux côtés desquels il avait été arrêté le 13 juin.

Jacques Sauvagnat a été reconnu Mort pour la France, homologué DIR et Sergent chef FFI pour la période du 4 juin 1944 au 13 juin 1944.
Il s’est vu attribuer le médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 24 avril 1946 (JO du 17 mai 1946).
Dans la proposition de citation à l’ordre de l’armée sur rapport du Maire du Mont-Dore datant du 25 mars 1954 il est écrit : "Sergent-chef du groupement Eynard- Sous les ordres du Lt-Colonel Playe « Entré dans la Résistance dés 1942, a toujours été pour son chef de secteur un subordonné actif et dévoué entreposant en particulier dans sa maison du matériel parachuté et acceptant chez lui des radios qui y effectuaient leurs missions . Entré au maquis comme S/officier dépanneur au groupement Eynard, a fait preuve de son dévouement habituel. Chargé de mission au Mont-Dore est tombé entre les mains de l’ennemi. Emmené à Clermont-Ferrand d a été interné au 92, puis fusillé à Aulnat dans le courant du mois de juin 1944 ».
Sur le dossier de demande d’attribution au titre de résistant, est noté : - au titre d’ Interné Résistant décision en date du 26 mars 1956. (rubrique Déportée, rayée) et "a été fusillé à Aulnat (Puy de Dôme) en juin 1944".

Comme tous les fusillés à Aulnat, non identifiés rapidement, il fut sans doute inhumé au cimetière militaire de Montferrand, où l’on trouve 28 tombes de maquisards inconnus.
Un hommage lui est rendu chaque année. Son nom apparaît sur le Monument aux Morts d’Orcet et du Mont-Dore. Un rue du Mont Dore porte son nom, avec erreur de prénom : rue Sauvagnat Maurice.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227104, notice SAUVAGNAT Jacques, François, Maurice par Eric Panthou, Huguette Juniet, version mise en ligne le 3 mai 2020, dernière modification le 20 juillet 2022.

Par Eric Panthou, Huguette Juniet

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 537540, dossier Jacques Sauvagnat (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 536082 , dossier mort en déportation (sic) pour Jacques Sauvagnat . — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 240 : crimes de guerre à Pérignat-sur-Allier. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2330 W 105, dossier ancien combattant pour Jacques Sauvagnat. — Manuel Rispal, Billom, 1941-1943, éditions Authrefois, 2013, p. 84-85. — Mémorialgenweb. — État civil Orcet et le Mont-Dore.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable