PASCHKÉ Henri, Raymond,

Par Jean-Marie Guillon

Né le 15 juillet 1924 à Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie), tué au combat le 12 juin 1944 à Taulignan (Drôme) ; Résistant de l’Armée secrète.

Ce jeune protestant de Cannes (Alpes-Maritimes) était le chef des éclaireurs unionistes de la ville. Il fut appelé aux Chantiers de jeunesse à Valréas (Vaucluse). Un temps malade, il y séjourna à l’hôpital et, semble-t-il, se fixa dans cette localité après son temps aux Chantiers puisqu’il y était devenu également le chef de la troupe des éclaireurs unionistes, y accueillant les deux frères Kaminker réfugiés notoirement juifs dont la mère travaillait à l’hôpital de la ville (sa fille aînée, plus tard connue comme Simone Signoret, étant restée dans la région parisienne). Henri Paschké avait noué là des liens avec la Résistance puisqu’il participa à sa mobilisation après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie et à l’occupation de la ville.
Il faisait partie de la 8e compagnie du 4e Bataillon de l’Armée secrète de la Drôme, Valréas appartenant à une enclave vauclusienne dans ce département.
Il aurait dit au frère aîné des Kaminker en parlant des résistants avec qui il se trouvait alors : « Moi, je suis seul, ça ne me fait rien d’être tué, mais j’ai mal pour ces pères de famille qui vont laisser des orphelins ». Il fut tué le 12 juin avec cinq autres résistants à Taulignan (Drôme), localité voisine de Valréas. Alors qu’ils se trouvaient sur un barrage routier, ils furent appelés en renfort à Taulignan que les soldats allemands venaient d’occuper. Leur voiture fut prise sous le feu d’une mitrailleuse placée à l’entrée du village et servie par des jeunes du RAD (Reichsarbeitsdienst ou Service du travail du Reich, précédant le service militaire). Elle s’écrasa contre une maison et ses occupants furent criblés de balles. Parmi eux, se trouvait aussi un autre cadre unioniste, Aimé Jacquerod. La contre-attaque allemande fit le 12 juin plusieurs dizaines de victimes dont cinquante-trois à Valréas et treize à Taulignan (plus cinq résistants faits prisonniers et exécutés les jours suivants en Isère).
Henri Paschké obtint la mention « Mort pour la France ».
Il est inhumé au cimetière du Grand-Jas à Cannes, carré 13.
Son nom figure sur le monument aux victimes du 12 juin 1944 à l’angle de la rue du 18-juin-1940 et sur le monument commémoratif 1939-1945, à Taulignan, sur la plaque commémorative 1939-1945 du lycée Carnot, sur une plaque commémorative au cimetière du Grand-Jas et sur le monument aux morts, à Cannes, sur le monument commémoratif départemental à Mirmande-Saulce-sur-Rhône (Drôme).
Il a été donné à la rue de la Colline à Cannes le 8 novembre 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227392, notice PASCHKÉ Henri, Raymond, par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 10 mai 2020, dernière modification le 10 novembre 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : AVCC, Caen AC 21 P 126585 (nc). — SHD, Vincennes, GR 19 P, 26/9, p. 47. — Site taulignan39-45.blogspot.fr. ⎯ Didier Digiuni, Cannes 1939-1945, Alandis Éd., 2002. — Fédération des unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France. Drôme-Vercors 1940-1944, Valence, Éd. Peuple libre, 1989, p. 256. — Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre 1939-1945, Montpellier, Éd. de Paris/Max Chaleil, 2000, p. 254. — Jean-Pierre Kaminker, La persécution contrariée. Les Kaminker à Valréas (1943-1944) entre antisémitisme d’État et bienveillance d’une population, Limoges, Lambert-Lucas, 2007, p. 355. — Jean-Louis Panicacci, Les lieux mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Éd. Serre, 1997, p. 95 (avec une confusion sur les circonstances de sa mort). — Mémorial GenWeb.

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