Par Jean-Pierre Bonnet
Né le 9 juillet 1920 ; chauffeur de route ; résistant ; syndicaliste CGT révoqué en 1950 ; membre du conseil national de la Fédération des cheminots (1948-1950) ; membre du comité fédéral du PCF de l’Isère (1950-1956), puis du Rhône (1956-1959).
Né dans une famille cheminote et titulaire du brevet élémentaire, Jean Chignol entra à la SNCF en qualité d’élève-bureau à Saint-Germain-des-Fossés (Allier) le 1er janvier 1937. Son engagement militant fut précoce puisqu’il adhéra la même année, à l’âge de dix-sept ans, à la CGT réunifiée et aux Jeunesses communistes.
Durant la guerre, sa carrière professionnelle fut assez chaotique : un déplacement d’office à la gare de La Bastide à Saint-Laurent-les-Bains (Ardèche) le 1er janvier 1940 ; une incorporation dans les Chantiers de jeunesse de mars à octobre 1941 ; une nomination en gare de Vichy (Allier) ; enfin une mutation sur demande à Saint-Gervais-les-Bains-le-Fayet (Haute-Savoie) le 1er octobre 1942. C’est là que Jean Chignol entra dans la Résistance, en premier lieu par son adhésion à la CGT clandestine et au Parti communiste, puis par son entrée, en février 1943, dans un groupe d’action des FTPF de Haute-Savoie spécialisé dans les actions de sabotage ferroviaire.
En 1945, Jean Chignol fut nommé après concours au dépôt SNCF de Grenoble (Isère). La même année, il passa avec succès le concours d’entrée à l’École spéciale des travaux publics de Paris, section bâtiment et chemin de fer. L’année de formation qu’il reçut lui permit en juillet 1946 une nomination comme attaché-cadre au dépôt de Grenoble.
Depuis la Libération, Jean Chignol avait conservé son engagement militant. En octobre 1947, il fut élu secrétaire général du syndicat de Grenoble. À ce titre, il fut un animateur de premier plan durant les grèves de novembre-décembre 1947 et accéda à cette occasion à la direction de l’Union départementale CGT de l’Isère. Cet engagement lui valut en janvier 1948 une convocation devant le conseil de discipline qui décida, à titre de sanction, sa rétrogradation comme chauffeur de route et son déplacement à Bourg-en-Bresse (Ain), puis à Chambéry (Savoie).
De 1948 à 1950, Jean Chignol exerça de nombreuses fonctions : secrétaire du secteur cheminot de Chambéry, membre du bureau de l’Union Sud-Est, qu’il représenta au conseil national de la Fédération. De plus il était délégué auprès du chef de service et du directeur général. Sur le plan local, il restait un animateur efficace et convaincant. Son rôle dans le mouvement de grève de février 1950 dirigé contre le transport de matériel militaire destiné à l’Indochine lui valut une radiation définitive le 15 mai 1950. Il sera réintégré dans ses droits seulement avec l’amnistie de 1981.
Jean Chignol s’investit alors davantage dans le Parti communiste. De 1950 à 1956, il fut un membre influent du comité fédéral de l’Isère et travailla au quotidien Les Allobroges, d’abord comme journaliste, puis comme rédacteur en chef. En 1956, il quitta l’Isère pour le Rhône où il occupait les mêmes fonctions au comité fédéral et au journal La République de Lyon jusqu’à sa liquidation en 1959. Il reprit alors en faculté des études en statistiques qui lui permettront d’être durant dix ans (1962-1972) délégué régional de la SOFRES et ensuite directeur de l’Institut de sondage Lavialle à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine).
Marié, Jean Chignol est père de trois enfants.
Par Jean-Pierre Bonnet
SOURCES Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comités fédéraux du PCF. — Notes de Marie-Louise Goergen. — Renseignements communiqués par Jean Marie Chignol.