FOUSSARD Léon, Eugène, Pierre [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 7 novembre 1867 à Dangeuil (Sarthe) ; peintre en bâtiment ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Sa mère, veuve était domiciliée 20 rue de Foisy au Mans où elle se trouvait en 1894, dans un état voisin de la misère.
Le 17 juin 1887, Léon Foussard était condamné au Mans à 24 heures de prison pour coups et blessures. Le même tribunal le condamna le 4 novembre 1887 à 15 jours pour un motif identique, le 17 mai 1888 à 10 jours pour outrages et violences à agents et le 3 octobre 1890 pour ivresse et outrages à agent.
En 1887, il tira au sort à la mairie du Mans, le n°1406 de la classe 1887. Il était incorporé au 153e régiment d’infanterie et avait été réformé le 11 novembre 1889, pour bronchite.
En 1887, il avait collaboré à la rédaction d’un journal anarchiste qui avait tenté de se créer au Mans. Il suivait régulièrement les réunions anarchistes de cette ville. Très exalté et s’enivrant souvent, la police le considérait comme dangereux.
Vers 1890, il travailla à Pontoise chez Demazure, entreprise de peinture. Le commissaire de police de Pontoise le considérait comme « une forte tête » et « un ivrogne très violent et dangereux quand il a bu, peu délicat au point de vue de la probité, et sans scrupules »
Du 5 juillet 1892 au 11 octobre 1893, il était peintre à l’entreprise de papiers peints David Jeune de Bougival.
Eugène Foussard arriva à Paris en juin 1892, et ne travailla plus de son métier. A diverses reprises, il avait logé à l’asile de nuit, 14 boulevard de Vaugirard. La même, il était arrêté à Paris à la suite d’une querelle avec une femme avec qui il vivait.
Il figurait sur une liste d’anarchistes établie le 14 avril 1894. Il vendait des journaux pour vivre ( La Patrie, Le Radical, L’Intransigeant) et vivait maritalement avec Rosalie Coupé, blanchisseuse mais qui selon la police se livrerait à la prostitution. Il l’avait connue au Mans le 25 octobre 1893 et l’avait amenée avec lui à Paris.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à son encontre, il était soupçonné de participer à une association de malfaiteurs.
Le 1er juillet à 5 heures du matin, le commissaire Pélardy du quartier du Gros Caillou, se présentait à son domicile 13 rue de l’Exposition mais Foussard venait de sortir avec un camarade. Les policiers le rejoignaient en face de la porte d’entrée de l’hôpital militaire. Il ramenèrent Foussard chez lui
Il était arrêté avec 154 autres anarchistes de la région parisienne. Son domicile était perquisitionné par le commissaire Pélardy, sans résultat. Il fut conduit au Dépôt et photographié par le Service de l’identité judiciaire le 2 juillet. La procédure pour association de malfaiteurs dans laquelle il se trouvait inculpé, fut transmise le même jour au procureur de la république. Incarcéré à Mazas, il fut libéré le 6 juillet.
Le juge d’instruction Meyer, sur avis du procureur de la république considéra que « Foussard était considéré comme anarchiste militant et dangereux, mais les propos violents qu’il tenait semblent surtout avoir été proférés sous l’influence de l’alcool ».Il rendit une ordonnance de non lieu le 4 juillet 1895.
Il était inscrit sur l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1896, il demeurait 14 rue du Champs de Mars. Il fut rayé de l’état des anarchistes le 17 avril 1900.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°80.345.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227452, notice FOUSSARD Léon, Eugène, Pierre [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 10 mai 2020, dernière modification le 10 mai 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Archives de Paris D.3 U6 dossier 51 — Archives de la Préfecture de police BA 1500 — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Archives départementales de la Sarthe. Registre matricule.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable