GIRON Jean

Par Dominique Tantin

Né le 19 septembre 1925 à Merlines (Corrèze), abattu le 10 juin 1944 à Ussel (Corrèze) ; mineur ouvrier SNCF ; résistant FTPF.

Jean Giron était le fils de Jacques, serrurier, né en 1888 à Saint-Étienne-au-Clos (Corrèze), et de son épouse Marie née Lhéritier en 1892 à Savennes (Puy-de-Dôme). Il était apprenti à l’école d’apprentissage SNCF du dépôt d’Ussel.
Jean Giron fut l’un des 47 résistants FTPF abattus par les tirs de la garnison allemande du 95e régiment de sécurité le 10 juin 1944, place Voltaire, lors de ce qu’on a appelé le massacre d’Ussel, qui se déroula dans les circonstances suivantes.
Le 9 juin, à la suite de négociations avec l’Armée secrète, le maire, un officier du 1er régiment de France (1er RF) et le commandant de la gendarmerie d’Ussel, les Allemands, dont la situation paraissait alors sans issue, avaient accepté de se placer sous la protection du 1er RF et d’entreposer leurs armes à l’École primaire supérieure dans un local qui serait gardé par deux sentinelles, française et allemande. Aux termes de l’accord, ils pourraient reprendre ces armes s’ils étaient attaqués par des résistants.
Mais dans la matinée du 10 juin, les FTP, qui n’avaient pas été impliqués dans ces négociations, obtinrent de l’AS qu’un coup de main soit tenté pour récupérer les armes des Allemands, armes qui seraient partagées entre l’AS et les FTP, ces derniers en étant très démunis. La décision venait d’être prise, en début d’après-midi, lorsque 55 jeunes maquisards de la 236e Compagnie, 6e bataillon FTP de la Corrèze, placés sous les ordres du commandant Lanot, et venant de Saint-Pardoux-le-Vieux dans trois camions et un véhicule léger, arrivèrent à Ussel devant la porte principale de l’EPS. S’estimant menacés, les Allemands récupérèrent leurs armes et ouvrirent le feu depuis les fenêtres du bâtiment. Ils abattirent les maquisards et achevèrent tous les blessés. 47 hommes furent tués parmi lesquels Jean Giron (alias Marin). Très peu réussirent à s’enfuir.
Jean Giron fut homologué FFI. Il a son nom inscrit sur le monument commémoratif du massacre, sur le monument aux morts et la plaque commémorative de la SNCF en gare, à Ussel (Corrèze).
La consultation de son dossier au SHD de Vincennes permettra de préciser son parcours.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut cité à l’ordre de la SNCF le 1er juillet 1947.


Voir Ussel (Corrèze), 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227500, notice GIRON Jean par Dominique Tantin, version mise en ligne le 11 mai 2020, dernière modification le 21 mars 2021.

Par Dominique Tantin

SOURCES : MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Monographie sur Wikipedia : Massacre d’Ussel. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 258725 (nc).— Notice sans auteur dans le Mémorial 1940-1945 des Cheminots victimes de la répression sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable