Par Audrey Galicy
Né le 5 février 1914 à Saint-Julien-Des-Chazes (Haute-Loire), abattu le 3 juillet 1944 à Portet (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; ouvrier à l’usine Potez d’Aire-Sur-l’Adour ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).
Fils de Pierre, meunier et de Marie-Victorine Sauret, dentelière, Marcel travaillait à l’usine Potez d’Aire-sur-l’Adour durant la guerre. Il s’engagea dans les Forces françaises de l’Intérieur (FFI) à compter du 6 juin 1944, soldat, chasseur au sein de la Brigade Carnot du Corps franc des Pyrénées du commandant Pommiès (1904-1972). Ses collègues Joseph Fabères, Georges Dufau, Jacques Richard et Charles Tison faisaient également partie de cette Brigade.
Il se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées) en juin 1944, en compagnie de 180 camarades, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur. Le chef du détachement, Jean Milleret (« Carnot »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto.
Les 1er et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir. Le lendemain, lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. Vers 6h00, les Allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Le résistant Henri Lafargue témoigna : « La lutte fut héroïque, tous firent preuve d’un grand patriotisme. » Mais le combat tourna à l’avantage des Allemands. La plupart des maquisards s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois. Caché, Marcel Gérentes fut découvert et abattu.
L’attaque à Portet fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées.
Il reçut la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, le Monument commémoratif de Portet qui compte 62 victimes, sur le monument aux morts d’Aire-sur-l’Adour ainsi que sur une stèle commémorative se trouvant à l’Usine Potez d’Aire-sur-l’Adour. Enfin, on retrouve son nom sur le monument aux morts d’Aigueperse (Haute-Loire) où résidait sa mère.
Portet (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) 3 juillet 1944
Par Audrey Galicy
SOURCES : Archives départementales de Haute-Loire. — Geneanet. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte. Amicale du Franc Pommiès, 2007. — POMMIES Jean-André. Le Corps Franc Pommiès, une armée dans la Résistance, Editions Privat, 2014. 511p. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 192570 et Vincennes GR 16 P 252525 (nc).