BRAET Marcel, Maurice, dit Mark. [Belgique]

Par Rik Hemmerijckx

Nieuport (Nieuwpoort, pr. Flandre occidentale, arr. Furnes-Veurne), 7 juillet 1925 − Bruges (Brugge, pr. Flandre occidentale, arr. Bruges), 6 février 2003. Employé puis permanent du Parti communiste de Belgique, membre de la Revolutionaire volksjeugd, militant communiste, résistant, poète, pacifiste, franc-maçon.

Mark Braet est issue d’une famille aisée de la ville de Nieuport. Son père, Léon-Josef Braet, est entrepreneur de travaux publics, libéral, libre-penseur et espérantiste. Sa mère, Bertha Loobuyck, est issue d’une famille catholique d’agriculteurs. Son décès, en 1937, marque fortement le jeune Mark.

En mai 1940, la maison parentale est bombardée et la famille Braet déménage vers Bruges. Mark Braet y poursuit ses humanités à l’École moyenne de l’État et, plus tard, à l’Athénée royal. En mai 1942, son frère ainé, Karel, est arrêté en France. En août 1942, Mark Braet adhère à la Revolutionaire volksjeugd (RVJ), la jeunesse communiste clandestine. À partir de 1943, il s’engage au Front de l’indépendance (FI). Il adhère également aux Milices patriotiques. En plus, il est actif comme agent du Service des renseignements alliés. En septembre 1943, Braet échappe à l’arrestation lors d’une rafle à l’Athénée de Bruges.

À la Libération, en septembre 1944, Mark Braet est engagé dans l’entreprise de son père. En 1945, la famille retourne à Nieuport. En 1946-1947, Braet accomplit son service militaire à Turnhout (pr. Anvers-Antwerpen, arr. Turnhout). En décembre 1949, il se marie avec Christiane Delrue. Le couple déménage à Sint-Kruis-Brugge (Bruges Sainte-Croix, aujourd’hui commune de Bruges).

Mark Braet exercera plusieurs professions : représentant de la librairie du Monde entier (1951), chômeur, décorateur aux magasins de l’Innovation à Bruges (1954-1958), représentant et organisateur de « Ars et Cultura » (1958-1962), avant de devenir un permanent de l’appareil communiste. De 1963-1970, il est secrétaire politique du Parti communiste de Belgique (PCB) de la Flandre occidentale. De 1963 à 1973, il siège au Comité central du parti. À plusieurs reprises, il se présente aux élections sur la liste communiste, mais il n’est jamais élu.

Cœur poétique, Mark Braet écrit régulièrement des poèmes. En 1950, il publie son premier recueil. Certains poèmes, comme son ode écrit à l’honneur de Staline, restent des témoignages saisissants de son idéalisme communiste. Au cours de sa vie, il publiera au total seize recueils. Il a toujours su combiner son militantisme communiste avec une importante activité littéraire comme poète, conférencier, rédacteur, éditeur et traducteur (notamment de l’œuvre de Pablo Neruda, avec Bart Vonck et Willy Spillebeen).

Littérature et engagement se rejoignent chez Mark Braet : en avril 1954, à Knocke, lors de la conférence des littérateurs de l’Europe de l’Est et de l’Ouest, il est présent en tant que secrétaire, avec Aloïs Gerlo. En 1957, il organise une pétition parmi les artistes et les écrivains flamands contre l’armement atomique. En 1979, à Bruges, il participe au comité d’action contre l’installation des missiles. Le réseau communiste lui permet, comme auteur flamand, d’élargir ses contacts au niveau international, notamment dans les pays de l’Est. Il participe à plusieurs festivals mondiaux de la jeunesse et des étu-diants, notamment à Berlin-Est, Bucarest et Moscou.
Tout au long de sa vie, Mark Braet fait beaucoup afin de stimuler les échanges culturels avec les régimes communistes des pays de l’Est. En 1958, il est un des fondateurs de l’Association Belgique-RDA (République démocratique allemande). De 1970 à 1986, il occupe le poste de secrétaire national de l’Association Belgique-URSS. Par ses voyages et ses multiples contacts avec les régimes communistes, il reste un infaillible défenseur de la ligne de Moscou : en 1968, lors du Printemps de Prague, il défend carrément l’intervention russe. Par après, lors d’un moment autocritique, il admet qu’il a dû être un communiste assez orthodoxe.

Toutefois, sur le plan culturel et personnel, Mark Braet fait preuve d’une ouverture d’esprit remarquable : cofondateur de la revue Voorpost en 1948, cofondateur des Vlaamse Volkshogescholen voor Kunst en Wetenschap (hautes écoles flamandes des arts et des sciences) en 1956, cofondateur de la revue littéraire Kruispunt en 1959, cofondateur du Vlaams Marxistisch Tijdschrift en 1966, et surtout force motrice dans la création de l’association culturelle du Frans Masereel Fonds en 1971. Et aspect peu connu de la personnalité de Mark Braet : il est initié à la loge maçonnique La Flandre à Bruges en janvier 1974. EN mars 1982, il est un des cofondateurs de la loge Tanchelijn, également à Bruges.

Sur le plan idéologique, Mark Braet évolue vers un communisme beaucoup moins rigide, plus humaniste. Il est resté fidèle à son idéal, mais, après le déclin du parti communiste, il s’est rapproché du mouvement écologiste. Divorcé en 1966, il se remarie en 1997 avec Nèle Ghyssaert. Il meurt à Bruges en 2003 d’un infarctus cérébral.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227797, notice BRAET Marcel, Maurice, dit Mark. [Belgique] par Rik Hemmerijckx, version mise en ligne le 16 mai 2020, dernière modification le 27 mars 2024.

Par Rik Hemmerijckx

ŒUVRE : voir GHYSSART N., Site Web : Mark Braet

SOURCES : Bruges, archives personnelles Mark Braet − GHYSSAERT N., Site Web : Mark Braet − JOOSTEN J., Dichter op een hogere uitkijk. Het poëtisch oeuvre van Mark Braet, n° spécial de Kruispunt, 1990, n° 133, 216 p. − OLLEVIER I., De laatste communisten. Hun passies, hun idealen, Leuven, Van Halewyck, 1997, P. 189, 202-203 − VONCK M., Mark Braet, zwerven tussen strijd en liefde, Torhout, Vereniging West-Vlaamse schrijvers, 1989, 54 p. − « Mark Braet 70 jaar », De Rode Vaan, 17 november 1995, n° spécial − DELSEMME P., Les écrivains francs-maçons de Belgique, Bruxelles, Bibliothèque de l’Université Libre de Bruxelles, 2004, p. 512-516 − VANDEVOORDE H., « “Drei Braets und was Anmerkungen” : Over de dichter, vertaler en bemiddelaar Marc Braet en de Duitse Democratische Republiek », dans Internationale Neerlandistiek, vol. 57, n° 1, 2019, p. 61-79.

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