QUEUILLE Henri

Par Patrick Bec

Né le 24 janvier 1914 à Méallet (Cantal), tué au combat le 8 septembre 1944 à Cercy-la-Tour (Nièvre) ; cultivateur ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Henri Queuille était le fils de Jeanne Queuille, cultivatrice à Courdes. Le 8 mai 1918 à Méallet, elle s’était mariée avec Jean Peyrac , veuf originaire d’Anglards-de-Salers (Cantal) avec qui elle eut un fils né en 1920. Henri Queuille se maria le 12 décembre 1936 à Jaleyrac (Cantal) avec Anne-Marie Madeleine Terrat originaire d’Estillols de Jaleyrac (Cantal), et vivait à Courdes avec leurs deux enfants nés en 1937 et 1942. Il était cultivateur. En 1944 il était divorcé et s’engagea dans les FFI.

Début septembre 1944, la Division Légère d’Auvergne formée autour de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) regroupe près de 9000 hommes issus de formations diverses : plusieurs maquis FFI du Cantal et de l’Allier, 1250 hommes de la garnison de Vichy, des anciens militaires, le groupe Jeunesse et Montagne, des Polonais, des combattants Nord-Africains, ainsi que des résistants fraîchement enrôlés. Le rôle de cette division est de remonter l’Allier et la Loire et d’intercepter les troupes allemandes refluant du Sud-Ouest et du Massif-Central. La Colonne Rapide n°6, forte de 700 hommes, part le 6 septembre de Clermont-Ferrand en direction du Donjon (Allier) : elle doit franchir la Loire aux ponts de Diou et de Cronat, "nettoyer" la zone entre Digoin et Decize (Nièvre), entrer en contact avec les maquis FFI du Nivernais et protéger la rive droite du fleuve. Elle est placée sous les ordres du colonel Thollon.
La colonne allemande Elster partie d’Angoulême (Charentes) et de Poitiers (Vienne) doit franchir la Loire, selon les prévisions, le 7 septembre au plus tard, quelque part au sud de Nevers. Le 8 septembre, environ 6000 Allemands traversent le pont de Mornay. Ils se dirigent ensuite vers Saint-Pierre-le-Moûtier et Decize. Une course de vitesse s’engage avec la CR 6. A 17 heures, le colonel Thollon entre à Decize. Plusieurs compagnies de la CR 6 ont déjà investi la ville, arrivant des deux côtés de la Loire : la compagnie Eynard par la rive gauche, et par la rive droite la compagnie polonaise du lieutenant Kierwack, la compagnie Durif de tirailleurs nord-africains, la compagnie Goaille. La situation est plus inquiétante à Dornes. Les FFI libèrent la ville dans la journée du 8 septembre, mais dès le soir, on apprend qu’une forte colonne allemande s’approche, venant de Chantenay-Saint-Imbert. Les FFI et les gendarmes mobiles de la CR 6 se retirent dans les bois environnants.
« A Cronat, on déplore deux morts : le sergent Azéma, qui s’est tué lui-même par mégarde d’une rafale du FM qu’il vérifiait, et le soldat Queuille tué la veille à Champlevois, près de Cercy-la-Tour, par des motocyclistes allemands. », ajoute l’auteur du blog sur l’histoire de Décize. Il appartenait au Bataillon Goaille, groupement Renaud. Conducteur de side-car, il a été tué au cours d’une mission de reconnaissance.

Henri Queuille avait 30 ans. Il a été déclaré mort pour la France, homologué FFI du 1er juillet au 24 août 1944 au sein du Groupement Renaud (ORA).

Son camarade Jean Azéma a été tué le lendemain au même endroit.

Le nom de Henri Queuille est gravé sur les monuments aux morts de Méallet et de Mauriac (Cantal).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227869, notice QUEUILLE Henri par Patrick Bec, version mise en ligne le 19 mai 2020, dernière modification le 20 février 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 15/1 page 4. — SHD Vincennes, GR 16 P 495387, dossier Résistant de Henri Queuille (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 137131, dossier Henri Queuille (nc). — Blog, https://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/PDF/1944D.pdf. — Arch. départ. du Cantal (État civil), Méallet, Jaleyrac et Cercy-la-Tour — MémorialGenWeb.

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