DOLIDIER Jean-Aimé [DOLIDIER Aimé, Alphonse, Jean, dit]

Fils d’un facteur des postes et d’une ménagère, Jean-Aimé Dolidier se maria en juillet 1932 à Saint-Gaultier (Indre), puis, divorcé en 1950, se remaria à Saint-Denis en novembre 1960. Ouvrier ébéniste jusqu’en 1937, il était en 1939 responsable syndical du bois de la région parisienne et rédacteur à La Vie ouvrière. Il habitait au Pré-Saint-Gervais (Seine) et dirigeait la section communiste locale. L’armée l’avait réformé pour tuberculose intestinale.

Arrêté le 19 décembre 1939 comme communiste et interné à Baillet (Seine-et-Oise) à la ferme Saint-Benoît, à Fort-Barraux (Isère) puis à partir du 23 octobre 1943 à Eysses (Lot-et-Garonne), il participa au soulèvement de la centrale et fut déporté à Neuengamme (Allemagne). À son retour en France, la CGT en fit un des responsables de l’Union départementale de la région parisienne : secrétaire permanent du Centre intersyndical de Saint-Denis (1945-1949), membre suppléant du bureau de l’UD (1949), membre du bureau de l’UD (1950-1958), trésorier (1953-1958). Il siégea à la commission de contrôle financier de la CGT en 1955-1969 et fut surtout le responsable de la CGT pour les problèmes de Sécurité sociale. Jean-Aimé Dolidier défendait les thèses d’une Sécurité sociale unique et générale telle que ses fondateurs, en particulier Ambroise Croizat, l’avaient envisagée. Il présida la Caisse primaire parisienne de la Sécurité sociale et assura la vice-présidence de la Fédération nationale des organismes de sécurité sociale (FNOSS). Membre de la commission confédérale de la Mutualité, il participa à la deuxième conférence nationale de la Mutualité, à Paris, le 25 juin 1960. Secrétaire de la commission confédérale de Sécurité sociale en 1964, président de la Caisse centrale de sécurité sociale de région parisienne, il fut orateur, lors du colloque national de l’hospitalisation publique, tenu les 6 et 7 juin 1964, à Paris.

Secrétaire de l’Union départementale CGT de la Seine, Jean-Aimé Dolidier présida, le 18 janvier 1960, à la Maison des Métallos, une séance de l’Union des syndicats de la Seine, en l’honneur des vétérans du mouvement syndical. Il fit partie de la délégation qui rencontra Nikita Khrouchtchev, à Paris, le 31 mars 1960.

Il fut élu à la Commission confédérale de contrôle financier au congrès national de la CGT, tenu à Vitry en 1969.

La notice nécrologique du Monde le présentait comme membre de la commission exécutive de la CGT. Ses obsèques eurent lieu le 26 mai 1971 à la Bourse du Travail de Paris. Au début des années 1980, P. Vernoux, ancien vice-président de la Mutuelle familiale des travailleurs de la région parisienne, disait de Dolidier : « C’était un personnage remarquable parce que c’était un type qui avait une très grande indépendance d’esprit. Très grand dévouement. C’était un peu un phénomène dans le mouvement ouvrier ; lui aussi avait un aspect frondeur » (Paulin Desroche, op. cit.).

L’Amicale des anciens déportés et familles de disparus du camp de Neuengamme l’avait élu vice-président en 1954.