JOLLIVET Marcel, René, Maxime, Marie

Par Louis Thareaut

Né le 30 septembre 1924 à La Pommeraye (Maine-et-Loire), mort le 22 septembre 2016 à Angers (Maine-et-Loire) ; employé de bureau ; militant jociste et syndicaliste CFTC puis CFDT, fondateur de la section syndicale CFTC puis CFDT et délégué syndical à la CAF d’Angers (1954-1972) ; membre du conseil et de la commission exécutive de l’Union départementale CFTC puis CFDT de Maine-et-Loire (1961-1971) ; militant socialiste, secrétaire de la fédération du Parti socialiste de Maine-et-Loire (1975-1983) ; adjoint au maire d’Angers (1983-1995) ; vice-président de l’Office public HLM Angers-Habitat en 1983.

Issu d’une famille d’agriculteurs, Marcel Jollivet appartenait à une fratrie de douze enfants (six filles et six garçons), nés entre 1912 et 1928. Son père, Jean Jollivet, ne fut jamais scolarisé et était analphabète. Il fut "commis de ferme" dès l’âge de sept ans. Avec son épouse Eugénie Fribault, il finit par prendre une métairie à La Pommeraye. Les cinq frères de Marcel travaillèrent dans les fermes jusqu’à leur majorité. Ses sœurs furent très tôt bonnes à tout faire ou couturières et tous devaient ramener leur paye aux parents. C’était une famille catholique pratiquante. Avant la guerre, le père milita aux Croix-de-Feu du colonel de La Rocque. Il participa même à une manifestation et à un défilé à Cholet (Maine-et-Loire).

Marcel Jollivet fut scolarisé à l’école primaire catholique de La Pommeraye. En 1936, il entra au petit séminaire de Beaupréau (Maine-et-Loire). Ses études furent interrompues pendant un an en raison d’un problème pulmonaire. En 1942, à l’âge de dix-huit ans, ne souhaitant plus devenir prêtre, il manifesta le désir de quitter le séminaire. Il travailla alors à la ferme familiale jusqu’à ses vingt-un ans.

En 1945, il décida de s’établir à Angers. Après trois mois passés à la Sofica, comme employé aux écritures, il travailla toute l’année 1946 à la société Ouest-Dentaire. Il fréquenta alors la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Le 30 décembre 1946, Marcel Jollivet se maria avec Madeleine Morillon, épicière à La Pommeraye et revint habiter dans son village natal. Il trouva un emploi à la fabrication dans la petite usine de pantoufles Janneteau. Le couple eut trois enfants : Brigitte (1950), François (1954), Hervé (1956).

Marcel se syndiqua alors à la CFTC et commença à regrouper une dizaine d’adhérents sur la commune, dont certains, comme Joseph Bordage et Louis Gallard, eurent une vie militante très active. Marcel devint le correspondant de l’Union départementale (UD) CFTC de Maine-et-Loire, notamment pour l’organisation matérielle des Ecoles normales ouvrières (ENO), tenues tous les ans à La Pommeraye. Tous les étés, il rencontrait des militants du PCF, de la CGT et un prêtre ouvrier, René Besnard. Ces contacts furent importants dans sa prise de conscience politique. C’est à cette époque qu’il commença à militer au Mouvement populaire des familles (MPF). Il suivit cette filiation politique à travers le Mouvement de libération du peuple (MLP), l’Union de la gauche socialiste (UGS) en 1957 et le Parti socialiste unifié (PSU) en 1960.

En 1953, Marcel Jollivet quitta l’entreprise Janneteau et entra le 16 mars à la Caisse d’allocations familiales (CAF) d’Angers où il n’existait pas de syndicat. Dès l’année suivante, il organisa une section CFTC et obtint des élections de délégués du personnel et la mise en place du comité d’entreprise. Il devint délégué syndical et animateur de la section syndicale CFTC puis CFDT jusqu’en 1972. Entré dans l’organisme comme agent de classement, il prit progressivement des responsabilités professionnelles. En 1972, il devint chef du service "prestations". Il prit sa retraite le 3 juin 1983.

À l’extérieur de l’entreprise, Marcel Jollivet anima en qualité de secrétaire, le syndicat des Organismes sociaux d’Angers et participa aux instances syndicales régionales de la profession. Il milita pour l’évolution de la CFTC vers la CFDT, notamment au sein du conseil et de la commission exécutive de l’UD de Maine-et-Loire où il fut élu au 24e Congrès, en mars 1961. Il fut trésorier-adjoint de l’UD à partir de 1961, puis trésorier de 1967 jusqu’en 1974, date à laquelle il quitta ses responsabilités syndicales départementales pour s’engager pleinement en politique.

Marcel Jollivet était en effet militant socialiste de longue date. Bien qu’il ait quitté le PSU en juin 1969, en désaccord avec la ligne de Michel Rocard, il fut présenté sur les listes de ce parti aux élections municipales d’Angers en 1971. Mais ce fut avec le Parti socialiste (PS), auquel il adhéra en 1972 aux côtés de Jean Monnier, ancien dirigeant de l’UD de Maine-et-Loire, qu’il prit des responsabilités importantes. Il le remplaça au poste de secrétaire de la fédération du PS de Maine-et-Loire en 1975. Il fut candidat à deux élections cantonales de Maine-et-Loire à Saint-Florent-le-Vieil, puis dans le canton de Châteauneuf-sur-Sarthe. En 1981, il se présenta aux élections législatives à Angers-Nord contre le député RPR sortant, Jean Narquin, et obtint 48 % des suffrages. En tant que secrétaire fédéral, il fut membre du Comité national du PS.

Aux élections de 1983, Marcel Jollivet soutint Jean Monnier, maire d’Angers depuis 1977, qui refusait de faire une liste commune avec le PCF. Après sa réélection, Jean Monnier fut exclu du PS et Marcel Jollivet, toujours secrétaire fédéral mais qui figurait sur la liste du maire sortant, fut interdit de responsabilités dans le parti. Dès lors il s’engagea davantage encore aux côtés du maire. Conseiller municipal délégué, chargé du personnel, de 1983 à 1989, il devint adjoint au maire avec les mêmes responsabilités, après les élections de 1989. Il ne se représenta pas aux élections de mars 1995. Il fut vice-président de l’Office public HLM Angers-Habitat en 1983.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227991, notice JOLLIVET Marcel, René, Maxime, Marie par Louis Thareaut, version mise en ligne le 20 mai 2020, dernière modification le 20 mai 2020.

Par Louis Thareaut

SOURCES : Arch. UD CFDT de Maine-et-Loire, déposées aux Archives départementales. — Entretien avec Marcel Jollivet le 27 janvier 1998.

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