ABATE Louis

Par Stéphane Paquelin, Jean-François Poujeade

Né le 29 novembre 1904 à Mâcon (Saône-et-Loire), mort le 28 janvier 1996 à Charnay-les-Mâcon (Saône-et-Loire) ; militant syndicaliste et communiste de Mâcon.

Fils de Fiorante, tailleur d’habits et de Marie Givry, giletière, Louis Abate, employé à l’usine Bergeaud avant-guerre, était cadre à la Reconstruction puis Inspecteur des Ponts et Chaussées après-guerre. Louis Abate s’affirma comme un militant syndical et politique de premier plan après la Libération de Mâcon, il fut secrétaire de la section syndicale CGT de la Reconstruction, secrétaire de l’Union locale CGT de Mâcon de 1945 à 1952 et membre du PCF à partir de 1946. Vice-président du comité départemental de France-URSS, Louis Abate fut conseiller municipal communiste de Mâcon dès l’installation du conseil municipale provisoire le 13 septembre 1944. Élu en 1945 au poste d’adjoint au maire socialiste Pierre Denave au titre de la Reconstruction et du logement, réélu en 1947 ( il était deuxième adjoint). Après les élections municipales de mars 1953, il s’éloigna du PCF, alors qu’il vint, comme tête de liste communiste, d’être facilement réélu conseiller municipal. En effet, acceptant une nouvelle fois le poste d’adjoint ( quatrième adjoint) dans la municipalité socialiste de Louis Escande contre les consignes de la fédération communiste, il subit les foudres de celle-ci. Très populaire (les diverses élections municipales le plaçaient largement en tête devant ses colistiers), président du comité des quartiers Nord de Mâcon ( qui apporte aide aux vieillards nécessiteux), vice-président de l’office municipale HLM, administrateur du Centre hospitalier, président de la société des concerts classiques, Waldeck Rochet* lui-même aurait tenté, lors de plusieurs rencontres, de le faire revenir sur ces positions, néanmoins Abate resta adjoint. En 1959 il se représente sur la liste de Louis Escande avec l’étiquette « indépendant » (la section communiste sort alors un tract où elle explique qu’elle a décidé de ne pas représenter Abate car il « a abandonné délibérément tous les engagements qu’il avait pris dans le passé envers la classe ouvrière mâconnaise », on peut donc le considérer comme « exclu » même si, nous l’avons vu, cette exclusion n’a pas les formes habituelles, il s’est plutôt « exclu de lui-même » du PCF. Réélu avec plus de voix que le maire lui-même, il fut de nouveau deuxième adjoint dans le conseil municipal que dirige toujours le socialiste Louis Escande (conseil qui, en 1959, ne comporte plus de communistes), Louis Abate, en juin 1961, se présenta aux élections cantonales de Mâcon-Sud sans étiquette face à un communiste ( Henri Desvaux), un SFIO ( Henri Gouet), un radical-socialiste ( Saint-Martin) et un candidat de la majorité gouvernementale ( Mariotte). Au premier tour, il obtint 17,2 % des suffrages exprimées (contre 7,1 % au candidat socialiste), il se maintint au second tour et reçut même le soutien du maire socialiste Escande, contre l’avis de la section socialiste qui, elle, soutint au deuxième tour le candidat radical-socialiste. Au second tour, il garde 17 % des voix mais est distancé par le candidat de droite, le radical-socialiste et le candidat communiste. Alors qu’au soir du premier tour, le candidat communiste était le mieux placé, la section communiste vit dans le maintien d’Abate, une façon d’empêcher l’élection de leur candidat, ancien conseiller général du canton. Louis Abate resta conseiller municipal jusqu’en 1971. A la fin de sa vie, il aurait été un lecteur de l’Humanité, n’ayant semble-t-il pas abandonné ses premières convictions.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228040, notice ABATE Louis par Stéphane Paquelin, Jean-François Poujeade, version mise en ligne le 21 mai 2020, dernière modification le 20 avril 2021.

Par Stéphane Paquelin, Jean-François Poujeade

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Petit Mâconnais}, 31 mai 1961. — Élections cantonales de juin 1961 : ADSL 1239 W 220. — Entretien avec Albert Krivopissko et Ernest Montabrun (juin 2002). — État-civil de Mâcon.

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