DOMAGALSKI François

Par Pierre Schill

Né le 15 juillet 1915 à Holthausen (Westphalie, Allemagne), mort en déportation en octobre 1944 au camp de Bergen-Belsen (Allemagne) ; mineur aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) ; militant du syndicat des mineurs de charbon CGT de Moselle ; résistant du Groupe « Mario » en Moselle annexée.

François Domagalski à la fin des années 1930
François Domagalski à la fin des années 1930
[Photo transmise par Pierre Schill]

Fils de Zal Domagalski, mineur, né en 1884 à Kuznica et de Joanna née Domagalska en 1888 à Laski, François Domagalski arriva en France en 1922 avec ses parents et s’installa à Stiring-Wendel (Moselle). Il avait un frère et quatre sœurs. Son père travaillait au puits Simon des Houillères de Petite-Rosselle (Moselle), propriété de la famille de Wendel et résidait à la cité Habsterdick. François Domagalski fut embauché dans le même puits et milita au syndicat CGT des mineurs.
En septembre 1939 il fut évacué dans le Nord où il travailla dans les houillères. Il rentra en Moselle en 1940 pour occuper un emploi de mineur de fond au moment où le département lorrain était annexé à l’Allemagne nazie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur messin Jean Burger* dont le pseudonyme de résistant était « Mario ». Après la première vague d’arrestation de Polonais de la cité il pensa quitter la Lorraine pour rejoindre son frère aîné évacué à Carmaux (Tarn) mais décida finalement de rester pour éviter que ses parents ne subissent les représailles allemandes.
Son activité clandestine lui valut d’être arrêté le 16 février 1944 à la sortie du puits, et d’être emprisonné au SS Sonderlager du Fort de Queuleu à Metz (Moselle annexée) avant d’être déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) puis au camp de Bergen-Belsen (Allemagne) où on perdit sa trace.
Un camarade déporté avec lui indiqua à sa famille qu’il n’eut plus de nouvelles suite à une altercation entre Jean Domagalski et un garde du camp : il aurait refusé de nettoyer les latrines comme le lui demandait le soldat. Ce dernier l’aurait alors violemment frappé à la tête avec la crosse de son fusil. Lorsque son camarade rentra de sa journée de travail il constata l’absence de Jean Domagalski dont il n’eut plus de nouvelles.
François Domagalski était un homme grand et de solide constitution qui avait été champion de Lorraine de lutte gréco-romaine en 1938.
Son frère aîné Jean, mineur aux charbonnages de Faulquemont (Moselle) avait été évacué en Saône-et-Loire en juin 1940 puis à Carmaux en 1941. Installé là-bas jusqu’à la Libération il fut responsable de la section polonaise des mineurs CGT et était à ce titre chargé du recrutement pour les maquis FFI. Il était membre du Front national de lutte pour la libération, l’indépendance de la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22810, notice DOMAGALSKI François par Pierre Schill, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 8 mars 2009.

Par Pierre Schill

François Domagalski à la fin des années 1930
François Domagalski à la fin des années 1930
[Photo transmise par Pierre Schill]

SOURCES : Renseignements fournis par Jean Domagalski, son frère et par la commune de Stiring-Wendel (Moselle). — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. — Pierre Schill, « Les mineurs de charbon étrangers membres du groupe de Résistance "Mario" en Lorraine annexée (1940-1945) » dans Institut d’Histoire Sociale Minière, Mineurs immigrés. Histoire, témoignages (XIXe-XXe siècles), VO éditions, 2000, p. 243 à 261.

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