FEIGENOFF Joseph dit BROCHERET José

Par Daniel Grason

Né le 1er avril 1916 à Paris (IVe arr.), mort le 15 mars 1945 au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) ; relieur ; résistant FTP ; victime de l’antisémitisme.

Joseph Feigenoff
Joseph Feigenoff

Fils de Bernard vingt-sept ans, manœuvre et de Frouma Pessa Kovlan, trente-deux ans Joseph Feigenoff naquit au 26 rue de l’Hôtel de ville à Paris (IVe arr.), un maître d’hôtel et un machiniste signèrent avec son père sa déclaration de naissance. D’origine russe, il fut naturalisé français par décret du 16 novembre 1927. À l’issue de sa scolarité il obtint le Brevet élémentaire.
De la classe 1936, recrutement de la Seine il a été mobilisé dans l’infanterie, et démobilisé le 14 août 1940. Il épousa pendant sa mobilisation Hélène Anne Marie Brocheret, couturière, en mairie du Ve arrondissement le 23 mars 1940. Le couple eut pour témoins Jacques Feigenoff, livreur en pharmacie et Camille Laurent, employée.
Joseph Feigenoff a été arrêté une première fois en décembre 1942 pour ne pas avoir porté l’étoile jaune avec la mention « Juif » il fut interpellé et interné au camp de Beaune-la-Rolande. En 1943 le couple Feigenoff vivait sous le nom de Brocheret au 20 rue Cuvier à Paris (Ve arr.),
Son nom avait été prononcé par une résistante Edith Coletta lors de son interrogatoire, le commissaire divisionnaire, chef de la BS2 Jean Hénoque le fit venir à Paris le 22 octobre 1943 pour l’interroger. Celui-ci impulsa l’emploi par les inspecteurs de la BS2 le matraquage quasi-systématique lors des interrogatoires.
D’emblée, Joseph Feigenoff assuma son engagement : « Il est exact que j’ai servi d’intermédiaire pour faire entrer Edith Coletta dans les FTP. » Il rappela qu’il s’était évadé du camp de Beaune-la-Rolande en compagnie de Gustave Berger. Il eut un refuge, Charle (peut-être Gaston Charle) lui rendit visite, lui parla des Francs-tireurs et partisans. Joseph Feigenoff accepta d’entrer dans l’organisation, Charle lui donna cinq cents francs une feuille de tickets de pain et une de matières grasses.
Le contact fut rompu, un repêchage était prévu, Joseph Feigenoff s’y présenta. Il a été abordé par un nommé Queré. Le commissaire Hénoque voulait en connaître davantage, mais Joseph Feigenoff déclara ignorer « que les FTP étaient communistes » et affirma « Je n’ai jamais participé à un attentat. »
Interné au camp de Drancy, il déposa la somme de cent soixante francs à l’administration du camp le 10 janvier 1944. Il a été déporté le 20 janvier 1944 dans le transport n° 66 à destination d’Auschwitz (Pologne), il y mourut.
Son épouse Hélène a été déportée à Ravensbrück le 31 janvier 1944, elle fut libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945.
Joseph Feigenoff a été homologué au titre des Forces françaises combattantes (FFC), d’obédience gaulliste et Déporté interné résistant (DIR).
Le nom de Joseph Feigenoff a été gravé sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah 17 rue Geoffroy l’Asnier à Paris IVe arrondissement (dalle n° 12, colonne n° 4, rangée n° 3).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228138, notice FEIGENOFF Joseph dit BROCHERET José par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 mai 2020, dernière modification le 3 juillet 2020.

Par Daniel Grason

Joseph Feigenoff
Joseph Feigenoff

SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2 (transmis par Gérard Larue). – Bureau Résistance GR 16 P 219837. – État civil numérisé 4N 220 acte n° 174 (acte de naissance), 5M 305 acte n° 262 (acte de mariage). – Site internet Mémorial de la Shoah.

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