VAN DEN BRANDEN Frans.

Par Rik Hemmerijckx

Anvers (Antwerpen, pr. et arr. Anvers), 23 avril 1914 – Lierre (Lier, pr. Anvers, arr. Malines-Mechelen), 21 mars 2003. Docker, militant syndical, militant puis dirigeant communiste, député de l’arrondissement d’Anvers.

Frans Van den Branden grandit dans une famille de dockers anversois. En 1929, à l’âge de quinze ans, il est engagé comme docker au port d’Anvers. Comme membre de l’Union belge des ouvriers du transport (UBOT), il vit la grève générale de juin 1936. La même année, il se marie avec Elisabeth Olislagers. À travers les campagnes de solidarité avec l’Espagne républicaine, il devient un sympathisant communiste.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frans Van den Branden part chercher du travail en Allemagne, d’abord au port de Stettin (Allemagne, aujourd’hui Pologne) et Dantzig (Allemagne ; aujourd’hui Gańdsk, Pologne), et puis aux usines Messcherschmidt à Augsburg (Bavière, Allemagne). De retour en Belgique, il ne participe pas vraiment à la résistance mais, à partir de mars 1943, il vit comme réfractaire en Belgique occupée.

À la Libération, Frans Van den Branden est réengagé au port d’Anvers et, à la fin de l’année 1944, il adhère au Parti communiste de Belgique (PCB). Il crée un Syndicat unique des dockers. Après son intégration dans l’UBOT, Van den Branden s’affirme comme un des leaders du comité d’action oppositionnel. Entre 1945 et 1950, il mène différentes grèves sauvages au port d’Anvers. Fin mars 1949, il y a même une grève en protestation contre « le pacte de guerre Atlantique ». Agitateur éternel et meneur redoutable, Van den Branden est arrêté par la police à plusieurs reprises.

Frans Van den Branden entre également en conflit avec la direction de l’UBOT. Il est exclu, avec son frère Pierre, du syndicat des dockers en décembre 1947. Par après, on lui prend également son carnet de travail du port d’Anvers. En opposition avec l’UBOT, il mène une tentative, qui échoue, de recréer le Syndicat unique en 1950.

Lors des élections législatives de juin 1949, Frans Van den Branden est mis en avant par le PCB, comme tête de liste. Il est élu à la Chambre des représentants. Le travail parlementaire ne lui plaît pas mais il introduit quand même une proposition de loi pour instaurer un statut social pour les travailleurs du port. Lors des élections de 1950, il n’est pas réélu.

Frans Van den Branden devient un permanent de l’appareil du PCB. Depuis 1948, il fait partie du Comité central et, lors du Congrès de Vilvorde (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui pr. Brabant, flamand, arr. Hal-Vilvorde) en 1954, il accède au Bureau politique. Lors des années 1950-1970, il est régulièrement présent lors des voyages officiels vers l’Union soviétique et les pays de l’Est. Secrétaire politique, puis président du PCB à Anvers, il continue à jouer un rôle dirigeant jusqu’à la fin des années 1970.

Frans Van den Branden est actif dans le déclenchement de la grève de 1960-1961 au port d’Anvers, mais, en 1973, avec la grève sauvage des dockers anversois, il perd définitivement sa position comme leader ouvrier. Représentant du courant ouvriériste au sein du PCB, il est mis de côté au profit des rénovateurs communistes. Il quitte les instances dirigeantes du PC en 1979. Malgré le déclin de son parti, il reste fidèle à ses convictions.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228172, notice VAN DEN BRANDEN Frans. par Rik Hemmerijckx, version mise en ligne le 24 mai 2020, dernière modification le 22 février 2024.

Par Rik Hemmerijckx

ŒUVRE : Hoe zullen de Antwerpse dokwerkers zich weten vrij te maken van het bestaande slavensysteem ? Hoe de arbeidsongevallenwetgeving verbeteren, Hoe de werkloosheid oplossen, Antwerpen, 1949, 16 p. – De Dokwerker, Antwerpen, 1945-1970.

SOURCES : CArCoB, archives Frans Van den Branden, dossier CCC – CegeSoma, interview de Frans Van den Branden réalisée par José Gotovitch et Rik Hemmerijckx, Anvers, 7 octobre 1988, 31 p. – VAN ISACKER K., Afscheid van de havenarbeider, Antwerpen, De Nederlandsche Boekhandel, 1967, p. 9-114 – OLLEVIER I., De laatste communisten. Hun passies, hun idea-len, Leuven, Van Halewyck, 1997, p. 128-307 – HEMMERIJCKX R., Van Verzet tot Koude oorlog : machtsstrijd om het ABVV (1940-1949), Brussel-Gand, VUBPress-AMSAB, 2003, p. 225-367 – VANFRAECHEM S., Een sfeer om haring te braden. Arbeidsverhoudingen in de haven van Antwerpen 1880-1972, Gent, AMSAB-Academia Press, 2005, p. 277-346.

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