BELLANGER Roger, Charles

Par Gilles Morin

Né le 28 octobre 1910 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 29 mai 1978 à Pontaut-Combault (Seine-et-Marne) ; employé, cimentier ; militant communiste de Paris (XVIIIe arr.), puis membre du RNP et du MSR durant l’Occupation.

Fils de Gaston Bellanger et de Germaine Maurice, domicilié tout d’abord chez ses parents 19 rue du Nord (XVIIIe arr.), Roger Bellanger travaillait au début des années 1930 comme employé dans un commerce d’alimentation puis devint cimentier en 1932. Il avait été ajourné par le conseil de révision lors de l’appel de sa classe, pour tuberculose pulmonaire. Membre du 8e rayon de la région parisienne des Jeunesses communistes, il avait été appréhendé à de multiples reprises en 1932 pour refus de circuler, distribution de tracts ou cris séditieux. Il avait été, dira-t-il à la Libération, secrétaire de cellule du Parti communiste dans le 18e arrondissement durant une dizaine d’années.

Marié, Roger Bellanger résidait au début de la Seconde Guerre mondiale, 14 rue Marie Anne Colombier à Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis), puis à Paris, 3, rue Eugène Sue (XVIIIe arr.) où son épouse était concierge à la Libération. Ils eurent quatre enfants entre 1939 et 1945.

Roger Bellanger devint membre de la 18e section du RNP en décembre 1941, participant à la Légion nationale populaire. Puis, il fut signalé comme membre du Mouvement social révolutionnaire (MSR) et de sa Légion la LSR, enfin du Mouvement Révolutionnaire Français qui lui succéda.

Arrêté le 3 octobre 1944 au 25 rue des Batignolles à Saint-Ouen(Seine, Seine-Saint-Denis), il fut interné à Drancy, puis transféré aux Tourelles. Il reconnut avoir assisté à sept ou huit réunions et avoir porté l’uniforme de ces partis.

Selon lui, il aurait adhéré au RNP pour le faire libérer son frère qui avait été condamné à trois ans de prison pour défaitisme et antimilitarisme, puis incarcéré lors de sa démobilisation en 1940 à Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines) pour purger sa peine. Sa femme et ses trois enfants se trouvaient alors à sa charge, en plus des siens. Il aurait rencontré un membre du RNP qui lui aurait promis de faire libérer son frère si lui-même adhérait au parti. Roger Bellanger l’aurait fait et serait demeuré au parti après la libération de son frère, par reconnaissance disait-il. Mais, il ajoutait être resté « envers et contre tout communiste ». Il ajoutait « Là se borne toute mon activité et je ne crois pas avoir fait une chose trop répréhensible en raison des motifs qui m’ont incité à le faire. Je n’avais nullement la mentalité RNP puisque durant les hostilités j’ai caché à mon domicile une dizaine de réfractaires du travail obligatoire en Allemagne, chose qui était en contradiction avec les principes de délations que l’on tentait de nous inculper au RNP » (interrogatoire du 14 mars 1945). Selon l’enquête de police, il n’avait pas fait de propagande et aurait caché une dizaine de réfractaires. Trois d’entre eux témoignèrent par lettre de l’aide qu’il leur avait apporté. À l’inverse, dix-sept employés de l’Alsthom signèrent une pétition contre lui.

Bellanger fut suspendu de droit de vote par la 1ère chambre civique le 19 avril 1945, il fut assigné à résidence par un arrêté du préfet de la Seine daté du 7 juin 1945, lequel fut rapporté le 1er novembre 1945. Son dossier de Justice fut classé sans suite par la Cour de Justice de la Seine, qui le renvoya à la 5e Chambre civique de la Cour de Justice de la Seine, qui le condamna le 23 mars 1946, à cinq ans de dégradation nationale.

La commission d’épuration professionnelle des industries mécaniques et électriques, dans sa séance du 30 mai 1947, proposa son licenciement sans indemnité, estimant que son appartenance au RNP « a favorisé les desseins de l’ennemi ».

Malade, il avait fait des séjours en sanatorium.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228230, notice BELLANGER Roger, Charles par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 mai 2020, dernière modification le 25 mai 2020.

Par Gilles Morin

SOURCES : AN, Z/6/3415SN/8526, Z/5/96/4432, Z/5/490. — APP, 1W1394/75294 ; 77W284/147899. — APD, 102W19 (dossier communiqué par Laurent Dingli).

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