PIERRE Prosper, Joseph, Roger

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 8 décembre 1905 à Rennes (Ille-et-Vilaine), fusillé le 10 octobre 1944 à Banvillars (Territoire de Belfort) ; garçon de recettes ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Prosper Pierre était le fils de Joseph, jardinier et de Amélina Marie Louise Françoise Gougeon, sans profession. Il se maria le 8 avril 1929 à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis) et était domicilié à Paris 18e arrondissemnent. où il exerçait le métier de garçon de recettes.
Il entra dans la Résistance au maquis du Chérimont à Magny-Danigon (Haute-Saône). Le maquis s’était installé dans la région, au nord de la Haute-Saône en mars 1944 et recrutait dans les villages du secteur.
Le 18 septembre 1944, les soldats de la Wehrmacht s’emparèrent de positions afin d’établir une ligne de résistance entre Ronchamp et Magny-Danigon pour freiner l’avancée des Alliés. Les maquisards alors basés à Champagney reçurent l’ordre de rejoindre les troupes alliées à une vingtaine de kilomètres. Un soldat qui s’était éloigné pour uriner fut abattu par un maquisard, ce qui donna l’alerte. L’escarmouche eut lieu aux puits de la mine Arthur-de-Buye, à Magny-Danigon.
Le groupe prit alors la décision de fuir en direction de Magny-Danigon. Ignorant la réalité de la menace, les soldats allemands restaient prudents étant donné la vigueur des échanges de tirs. Toutefois, ils parvinrent à blesser quelques maquisards. La fuite s’opéra alors dans la débâcle et le groupe se divisa en plusieurs escouades partant dans plusieurs directions. Alors que certains gagnaient Magny-Danigon et Clairegoutte, des camions allemands amenèrent des renforts. Une quarantaine de maquisards furent arrêtés. Les autres réussirent à s’échapper mais certains furent repris comme Prosper Pierre qui fut capturé à Étobon et emprisonné avec d’autres maquisards à la caserne Friedrich à Belfort. Ils furent tous condamnés à mort sans jugement comme terroristes et au matin du 10 octobre 1944, ils furent sortis de leur cellule puis emmenés en camionnette en direction d’Héricourt. Après quelques kilomètres, la camionnette s’arrêta en bordure de la forêt de Banvillars où les prisonniers furent fusillés par la Milice que les Allemands avaient chargé de l’exécution. Leurs corps furent découverts le 6 décembre dans un charnier en bordure de la forêt.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et "Déporté et interné résistant" (DIR), dossier SHD GR 16 P 476895 (n c).
Son nom figure sur le monument de la Libération, à Besançon (Doubs), sur le Mémorial 1939-1945, à Étobon, sur le Mémorial de la Résistance, à Vesoul (Haute-Saône) et sur le monument commémoratif, à Banvillars (Territoire de Belfort).

Voir Banvillars

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228419, notice PIERRE Prosper, Joseph, Roger par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 30 mai 2020, dernière modification le 21 janvier 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : ajpN Banvillars en 1939-1945.— Valdoie 1944 : Sur les chemins de la liberté Le drame de Banvillars.— La Chapelle-sous-Chaux, Revenu de Dachau, un survivant du drame de Banvillars raconte....— Mémorial Genweb.— État civil (acte de naissance).

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