Par Jean Neuville
Âgé de 29 ans en 1854. Ouvrier journalier, impliqué dans une coalition à Oignies (aujourd’hui commune de Viroinval, pr. Namur, arr. Philippeville).
Fils de Noël selon le jugement, de Noé selon le commandant de gendarmerie de Couvin (pr. Namur, arr. Philippeville), Antoine Manise fait partie des peleurs d’écorce, utilisés en tannerie, d’Oignies qui, en mai 1853, cessent le travail pour appuyer une demande d’augmentation de salaires. Le marchand d’écorces recrute alors des ouvriers « étrangers », c’est-à-dire d’Olloy et de Mesnil (aujourd’hui commune de Viroinval), Selon le commandant de la brigade de gendarmerie de Couvin, ces ouvriers sont pris à parti par les grévistes : ils sont « hués et qualifiés de cochons, de crèves de fin, de lâches et voleurs du pain des ouvriers d’Oignies ».
Interrogé par la gendarmerie le 30 juillet 1853, Manise nie l’accusation.
Le 12 janvier 1854, le tribunal correctionnel condamne Antoine Manise et onze autres prévenus à seize francs pour injures et à onze francs, « pour tapage injurieux et nocturne et au douzième des frais ».
Par Jean Neuville
SOURCE : BAYER-LOTHE J., Documents relatifs au mouvement ouvrier dans la province de Namur au XIXe siècle, IIe partie : 1849-1886, Louvain-Paris, 1969, p. 20 à 23 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 57).