DECOUX François.

Par Renée Dresse

Né à Auvelais (aujourd’hui commune de Sambreville, pr. et arr. Namur), âgé de 26 ans en 1868. Ouvrier houilleur, impliqué dans une coalition à Arsimont et à Falisolle (aujourd’hui commune de Sambreville) en 1868.

Ouvrier de nuit à Arsimont, marié et père de deux enfants, François Decoux (ou Decaux selon un des procès-verbaux de la gendarmerie de Namur), domicilié à Auvelais selon le jugement du tribunal de première instance de Namur du 8 mai 1868, à Arsimont selon d’autres documents officiels, fait partie des ouvriers prévenus dans le cadre d’une grève qui débute le 9 avril 1868 au charbonnage d’Arsimont et s’étend aux charbonnages de Falisolles et Saint-Roch (aujourd’hui commune de Sambreville). Ce mouvement a pour origine, une demande d’augmentation salariale et six jours de travail par semaine. Il est accusé d’être un des meneurs du mouvement, avec Jules et Maximilien Thibaux ou Thiboux.

Le 11 avril 1868, François Decoux témoigne de son implication dans la grève lors de son interrogatoire. Il déclare lors de son arrivée dans le charbonnage, les ouvriers avaient déjà décidés d’arrêter le travail, au motif de l’insuffisance des salaires. Lui-même précise n’avoir reçu que trente-quatre francs au mois de mars ce qui ne suffit pas à faire vivre sa famille. Il signale avoir été influencé par les ouvriers grévistes et par la boisson. Il nie être à l’origine du rassemblement se dirigeant vers Falisolle mais reconnaît avoir été avec Jules et Maximilien Thiboux (bien qu’il ne soit pas sûr que ce dernier soit présent à Falisolle) le matin du départ de ces ouvriers mais « Il est possible que dans cet état, j’aie, comme les autres, excité nos compagnons de travail à nous rendre à Falisolle où l’on disait que les ouvriers nous attendaient ainsi que ceux de St-Roch… ». Il ignore la raison qui a provoqué la charge de la gendarmerie.

Dans les dépositions du 16 avril, le chef-porion au charbonnage d’Auvelais, Pierre Cordier, et le directeur du charbonnage de Falisolle, Georges Gilson, authentifient François Decoux comme faisant partie des meneurs.

Le 8 mai 1868, le jugement du tribunal de première instance de Namur condamne François Decoux ainsi que Joseph Piret et Maximilien Thiboux ou Thibaux, notamment en vertu de l’article 310 du Code pénal, à huit jours de prison et au paiement solidaire des frais. Les sept autres accusés ont des peines de prison de quinze ou huit jours de prison et au paiement solidaire des frais.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228526, notice DECOUX François. par Renée Dresse, version mise en ligne le 31 mai 2020, dernière modification le 31 mai 2020.

Par Renée Dresse

SOURCE : BAYER-LOTHE J., Documents relatifs au mouvement ouvrier dans la province de Namur au XIXe siècle, IIe partie : 1849-1886, Louvain-Paris, 1969, p. 66-83 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 57).

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