MAILLEAU Roger

Par Daniel Grason

Né le 11 novembre 1911 à Paris (XIVe arr.), mort le 9 février 2002 à Pau (Pyrénées-Atlantiques) ; communiste ; résistant.

Fils de François, trente-et-un an, mécanicien et de Madeleine Caroline Henriette Gandard, vingt ans modiste, elle reconnut l’enfant le 8 juillet 1912. Il fut légitimé par le mariage de ses parents le 29 avril 1913 en mairie du XXe arrondissement. Il épousa le 24 mai 1935 en mairie de Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis) Caroline Norina Marie Lodi. Il adhéra au Parti communiste au cours de la même année, participait aux réunions qui se tenaient dans un café au 94 rue Volga.
L’interdiction du Parti communiste le coupa de tout contact avec des militants. En juin, il aurait été sollicité par Rabinovitch un collègue de travail pour reprendre de l’activité. Il accepta, participa à des distributions de tracts avec François Paul qui habitait au 85 rue des Vignoles (XXe arr.).
Pendant la guerre, le couple vivait 84 rue des Haies à Paris (XXe arr.). Ouvrier, il travaillait à la fabrique Natan 3, rue Lespagnol dans l’arrondissement. Il fut interpellé le 21 novembre 1942 à 22 heures 45 face au n° 16 de la rue des Orteaux par un gardien de la paix alors qu’il faisait le guet. Un autre militant François Paul les distribuait.
À la vue du gardien de la paix Roger Mailleau tenta de parler avec des passants. Interpellés ces derniers déclarèrent qu’ils ne le connaissaient pas. Sur le chemin du poste de police, il tenta de s’échapper. Le gardien de la paix le menaça de son arme.
La visite domiciliaire a été infructueuse. Emmené au commissariat, interrogé, il déclara connaître l’autre militant sous le nom de « Franco » qui habitait dans l’arrondissement rue des Vignoles. Roger Mailleau affirma qu’il n’était pas membre du parti communiste. Les tracts qu’il distribuait étaient dissimulés par un imprimé de la « Protection civile contre les gaz ».
Interrogé, il fut soumis à un roulement de questions, il laissa entendre qu’il n’était qu’un distributeur occasionnel. Il affirma : « J’ai tenté de prendre la fuite au moment où j’ai réalisé que j’allais être arrêté et que je ne pourrais subvenir aux besoins de ma famille. »
Roger Mailleau a été inculpé d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Il a été incarcéré, jugé et condamné. Il était le 12 mai 1944 dans le convoi de 2073 hommes qui arriva le 14 mai à Buchenwald (Allemagne), 1142 hommes de ce convoi (55%) survécurent aux épreuves dont Roger Mailleau. Ce dernier fit partie de la résistance française dans le camp de concentration.
Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans son ouvrage 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le Parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Roger Mailleau rentra, il divorça le 12 juillet 1967. Roger Mailleau mourut à l’âge de 90 ans le 9 février 2002 à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228627, notice MAILLEAU Roger par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er juin 2020, dernière modification le 6 août 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 221 W 17. – Bureau Résistance (pas de dossier). – État civil numérisé Paris XIVe arrondissement 14N 469 acte n° 9173. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. du Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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