HIRSZOWSKI Israël, dit JACOBI Hirsch, dit Jean

Par Zoé Grumberg

Né le 12 mai 1908 à Knyszyn (Pologne), mort le 26 décembre 1997 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; journaliste ; militant communiste en Palestine puis en France, à Paris ; résistant.

Né à Knyszyn près de Bialystok en Pologne, Israël Hirszowski était issu d’une famille juive très pauvre d’une dizaine d’enfants. Son père, Jacob Hirszowski, très croyant (il était peut-être rabbin) exerçait la profession de petit commerçant. Israël Hirszowski fit des études secondaires au lycée de Bialystok où il apprit le latin. Ses parents étaient loin du communisme mais pas des adversaires déclarés. Parmi ses frères et sœurs, on compte des sympathisants, des communistes, des apolitiques.

Le jeune Israël s’engagea dans l’organisation de jeunesse marxiste sioniste Hachomer Hatzaïr à Bialystok. En 1928-1929, il fut l’un des dirigeants de la section de la ville. En 1931, il quitta la Pologne pour la Palestine où il adhéra au Parti communiste et occupa un poste à la direction du Secours rouge. Il fut arrêté une première fois à Tel Aviv lors d’une réunion du parti. On ne trouva aucun élément incriminant sur lui et, après un mois de prison mais fut acquitté au terme d’un procès et relâché. Au début de l’année 1934, il fut de nouveau arrêté à Haïfa et inculpé de participation à une manifestation arabe contre l’impérialisme britannique et le sionisme. Le procès eut lieu le jour même et il fut encore acquitté. À l’été 1934, une nouvelle arrestation le conduisit à nouveau en prison et après six semaines il fut embarqué sur un bateau et expulsé de Palestine. Il était muni d’un papier du Secours Rouge international destiné à le mettre en relation avec des communistes d’autres pays. Il retourna en Pologne où sa mère Chawa mourut en 1935. Il quitta alors la Pologne pour la France où il espérait faire des études.

En France, où il arriva en mai 1935, Israël Hirszowski s’inscrivit à la faculté des sciences, rue Cuvier. Parallèlement, il collabora au journal de la sous-section juive de la MOI, Naye Prese, de 1936 à 1939, notamment en tant que correcteur. Il rejoignit aussi la cellule du PCF de Porte Dorée, section Bel-Air Picpus (XIIe arr.). Tuberculeux, il suivait un traitement dans différents sanatoriums au moment où la guerre éclata et y séjourna jusqu’en 1943. Dans son questionnaire biographique pour le PCF, il souligne toutefois son engagement communiste dans les sanatoriums : il aurait en effet organisé une grève et été inculpé, avec d’autres, de menées communistes. L’affaire se termina toutefois par un non-lieu général. À sa sortie du sanatorium, il participa à la rédaction de la presse juive communiste en yiddish à Paris. Durant l’année 1943, il rejoignit Lyon et participa à la rédaction du journal de la sous-section juive de la MOI en yiddish. Ses responsables étaient Jacques Ravine en 1943 puis Adam Rayski entre 1943 et 1944. C’est à Lyon qu’il rencontra sa femme, elle aussi résistante dans la MOI. Elle était l’agent de liaison de Rayski – qui était alors le responsable national de la section juive de la MOI – puis fut l’agent de liaison d’un responsable national de la MOI.

Après la Libération, le couple rejoignit Paris. Israël Hirszowski travailla à Naye Prese (la Presse Nouvelle) comme adjoint du rédacteur en chef et s’engagea au syndicat de la presse en 1947. Il exerça aussi diverses activités dans le secteur culturel des organisations juives communistes, notamment dans la revue Parizer Tsaytshrif (publiée aux éditions Ofsnay, les éditions de l’UJRE). Il corrigeait et mettait en forme des manuscrits pour leur publication, notamment les manuscrits de David Diamant. Après la mort du rédacteur en chef de Naye Prese, Jacob Gromb, en 1972, Israël Hirszowski devint rédacteur en chef aux côtés d’Albert Youdine. Sa femme militait à l’UJRE comme militante de base. Le couple eut un fils, Julien, né en 1945. Israël Hirszowski est décédé en 1997.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228634, notice HIRSZOWSKI Israël, dit JACOBI Hirsch, dit Jean par Zoé Grumberg, version mise en ligne le 1er juin 2020, dernière modification le 9 décembre 2020.

Par Zoé Grumberg

SOURCES : Arch. du CN du PCF, questionnaire biographique du 31 juillet 1953. — Entretien avec son fils, Julien Hirszowski, février 2017.

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