FIEL Francis, Gustave

Par Louis Thareaut, Jean-Paul Clénet

Né le 2 février 1922 à Cholet (Maine-et-Loire), mort le 7 mai 2017 à Cholet ; ouvrier spécialisé ; militant jociste et syndicaliste CFTC puis CFDT ; délégué du personnel, membre du Comité central d’entreprise Thomson (1962-1966), membre du bureau puis secrétaire de l’Union locale CFTC puis CFDT de Cholet (1959-1968), membre du bureau de l’Union départementale CFDT de Maine-et-Loire (1964-1966) ; membre du Parti socialiste.

Le père de Francis Fiel était ouvrier cimentier et sa mère dévideuse dans une entreprise de tissage du Choletais. Il fut scolarisé dans une école primaire catholique jusqu’à son certificat d’études. En 1935, il commença par travailler comme vendeur dans un magasin de tissus, puis il changea d’employeur pour vendre de la lingerie-bonneterie sur les foires et les marchés de la région. Francis Fiel avait le goût du commerce. En 1937, il devint vendeur à la quincaillerie Conin à Cholet jusqu’en 1939. L’employeur voulant diminuer son salaire de 50 % en raison de la déclaration de guerre, il le quitta pour entrer le 15 septembre comme ouvrier spécialisé sur les presses à la Société française radio-électrique (SFR). À partir de 1940, il milita à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).

En novembre 1942, Francis Fiel fut envoyé par la SFR travailler à l’usine Telefunken à Berlin (Allemagne). Au cours de son séjour, les patrons de la SFR visitèrent cette usine "pour voir si tout allait bien". Cette attitude le révolta. En permission en France au mois d’août 1943, il ne retourna pas en Allemagne et partit se cacher chez un grand-oncle agriculteur au village de "Cœur-royal", commune de Vendrennes (Vendée). Il y resta camouflé jusqu’à la Libération. En 1945, il reprit son emploi à la SFR et adhéra à la CFTC.

Dès lors, Francis Fiel s’engagea complètement dans l’action syndicale. À la SFR, qui devint plus tard THOMSON-CSF, il fut délégué du personnel, membre du comité d’établissement (CE) (1950-1968), membre du comité central d’entreprise (1962-1966). Au poste de président de la commission sociale du CE, il se battit pour qu’on ne remplace pas le paternalisme patronal par un paternalisme social. À l’extérieur de l’entreprise, il prit des responsabilités interprofessionnelles à l’Union locale CFTC de Cholet. En 1964, il en devint le secrétaire. De 1964 à 1966, il fut membre du bureau de l’Union départementale CFDT de Maine-et-Loire alors que Jean Monnier en était le secrétaire général. Dans toutes ces instances, il milita pour l’évolution de la CFTC vers la CFDT. Francis Fiel se fit remarquer par ses prises de parole dans les manifestations et les meetings, notamment pendant les grandes grèves de la Métallurgie de 1955 et dans les manifestations interprofessionnelles comme celle de 1967 contre les ordonnances sur la Sécurité Sociale.

Francis Fiel partit en pré-retraite, le 31 juillet 1980. Il participa à la mise en place de l’Union locale interprofessionnelle des retraités CFDT de Cholet et en assura le secrétariat pendant plusieurs années.

Peu après le congrès d’Epinay, il adhéra en 1972 au Parti socialiste (PS) mais en démissionna trois ans plus tard, en désaccord avec des pratiques qu’il jugeait anti-démocratiques de la section PS de Cholet.

Francis Fiel s’était marié le 10 août 1946 avec Émilienne Chambiron, militante de la JOCF. Ils eurent quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228675, notice FIEL Francis, Gustave par Louis Thareaut, Jean-Paul Clénet, version mise en ligne le 4 juin 2020, dernière modification le 4 juin 2020.

Par Louis Thareaut, Jean-Paul Clénet

SOURCES : Arch. Union locale CFDT de Cholet. — Entretiens avec Francis Fiel en 1998.

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