PEYTAUD

Par Gilles Pichavant

Ouvrier monteur des PTT au central Wagram (Paris) (1921) ; Militant du syndicat des ouvriers des PTT (1921), secrétaire général de l’Union fédérale des syndicats des ouvriers des PTT (Unitaire) (1923), membre du bureau de la FPU (1924).

Peytaud fut un militant important du syndicat national des ouvriers des PTT à l’époque de la scission de 1922, et dans les années 20. En mars 1921, il versa 5 francs à une souscription pour le développement du Parti socialiste (SFIC), dans un « Groupe de camarades des PTT, central téléphonique Wagram » avec Jacquesson, Reynaud*, Demars, etc , ce qui le place parmi les militants favorables à la majorité issu du congrès de Tours du parti socialiste. Le 14 juin 1921, il fut le porte-parole de la minorité révolutionnaire au sein de la conférence nationale des ouvriers des PTT, qui obtint 30 suffrages, contre 60 à la majorité, 9 à un texte centriste, et 5 abstentions.

Le 18 juin 1921, avec Jenot* (agents), il assista Canuel qui présida la 1ère séance du congrès de la fédération postale. Le 23 avril 1922, il participa à la dernière réunion de la Fédération postale unifiée, qui constata l’impossibilité de rester dans une organisation unique : deux syndicats (ouvriers et employés) étaient adhérents à la CGTU ; un troisième (Agents), restait adhérent à la CGT.

Le 21 janvier 1923, il fut élu ou réélu secrétaire général de l’Union fédérale des syndicats des ouvriers des PTT (unitaire), lors du conseil national de l’Union, Liger* étant élu secrétaire général adjoint ; Soreau*, secrétaire administratif ; Tilman*, gérant du journal ; Roche*, trésorier général ; Bréan* trésorier adjoint. Le 13 novembre il participa au congrès de Bourges de la CGTU, et y présenta le rapport de la commission des mandats .

Le 15 mars 1924, il fut candidat, aux élections au conseil central de discipline présenté par l’Union fédérale des ouvriers des PTT (Unitaire), pour le groupe VIII, sous-groupe a (ouvriers), mais ne fut pas élu. Les minoritaires (confédérés) du congrès de l’union fédérale des ouvriers de 1922, qui avaient reconstitué l’Union générale des ouvriers des PTT (confédérée), gagnèrent les élections.

Le 24 avril 1924, jour de l’ouverture du congrès de la Fédération Postale Unitaire, dans un article de l’Humanité un article le dénonça comme anarcho-syndicaliste avec Lartigue (le secrétaire général de la fédération postale unitaire), Fronty*, Lemonnier*, Moiny*, et Boudet*. En réalité Peytaud et les militants de l’Union fédérale des ouvriers s’opposait aux communistes sur la conception qu’ils avaient de l’organisation syndicale. Les communistes militaient pour la création de syndicats départementaux dans lesquels se retrouverait l’ensemble du personnel des PTT (Agents, employés, et ouvriers), alors que les militants de l’Union fédérale des ouvriers voulaient le maintien de l’organisation en syndicats nationaux. Le 27 avril, en même temps, Peytaud déclara être contre un congrès confédéral commun à la CGT et la CGTU, et soutint la proposition faite au CCN par Lartigue. Le 27 avril, alors que le congrès venait de se prononcer pour la création de syndicats départementaux, il déclara qu’il n’accepterait de rester à la fédération unitaire qu’à la condition que les ouvriers puissent se constituer en union fédérale, c’est à dire disposer d’une structure catégorielle spécifique. Peltier* était intervenu juste avant lui dans le même sens.

Approchés par les confédérés en décembre 1924, une grande partie des responsables de l’Union fédérale des ouvriers (Unitaire), passa chez les confédérés. Les suivit-il dans ce mouvement ? S’il semble s’être éloigné de la Fédération unitaire, il ne rejoignit pas vraisemblablement pas les confédérés. Le 9 décembre 1931, il fut élu, comme « inorganisé », au bureau du Comité central d’unité des ouvriers PTT, qui comprenait aussi deux unitaires et deux confédérés. Le 23 mars 1932, au Congrès de la Fédération postale unitaire, il annonça son retour au sein de celle-ci, en déclarant son accord total avec elle. Il présenta le Comité central d’unité et rappela les conditions dans lesquelles celui-ci s’était constitué. Au sein de celui-ci il avait défendu la motion de Magic-city contre celle de Japy, « parce que la première nous demandait de lutter dans nos ateliers, dans nos bureaux, pour la défense de nos revendications, et pour la défense du prolétariat tout entier », alors que la seconde « invitait les unitaire à entrer dans la CGT » sans que le fameux article 36 ne soit supprimé.

Peytaud pourrait se confondre avec Paul Peytaud, monteur télégraphiste ; né le 18 mars 1886 à Paris (VIe), mort le 20 avril 1967 à Villejuif (Val de Marne). Marié le 5 novembre 1918 à Paris (XIIe), avec Madeleine Burel. Celui-ci fut résistant (voir SHD-GR, cote GR16P, série P, 473509).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228737, notice PEYTAUD par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 5 juin 2020, dernière modification le 3 juillet 2020.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : L’Humanité, 24 avril 1922, 22 janvier 1923, 7 mars 1921, 21 janvier 1924, 24 avril 1924, 27 avril 1924, 28 avril 1924, 24 mars 1932. — Le Peuple, 15 juin 1921, 19 juin 1921— Bulletin mensuel des postes et télégraphes, 1924. — Georges Frischmann, Histoire de la Fédération CGT des PTT, 4e trim. 1969, réédité par l’IHS-CGT-FAPT, avril 2011.

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