DOSSAT Charles

Apprenti typographe, Charles Dossat devint un prote et un technicien de qualité. En 1905 il adhéra au syndicat du Livre ; durant de nombreuses années il allait assumer le secrétariat de la section locale. En 1912, à Bayonne, il anima une grève pour la journée de 8 heures ; il entra alors à la coopérative ouvrière de production « La Rénovatrice », fondée en 1905-1906 et dont la situation financière était précaire. Il fut nommé directeur technique ; sous sa direction l’imprimerie ouvrière connut une période de prospérité.
Membre de la SFIO, antimilitariste et anarcho-syndicaliste avant 1914, il évolua pendant la guerre et soutint le courant majoritaire. Aux élections municipales de novembre 1919, il figura sur une liste socialiste homogène : il obtint 288 voix, soit 6 % des suffrages exprimés. Resté fidèle à la SFIO il fut élu conseiller municipal de Bayonne en mai 1925 sur une « liste d’Union des gauches » de type Cartel, conduite par Joseph Garat (3 496 voix : 58 % des suffrages exprimés).
Très préoccupé de la question de l’apprentissage et soucieux de l’avenir de sa profession, il fonda un cours professionnel pour ouvriers typographes ; par hostilité de principe aux monts de piété il vota contre la création du crédit municipal de Bayonne. En 1929, il figura sur une liste socialiste homogène, dirigée surtout contre « certain homme politique sans caractère » ; il ne fut pas réélu (1 045 voix : 16 % des suffrages exprimés). Candidat malheureux en 1934 il revint au conseil municipal en mai 1935, élu sur une liste conduite par un radical-socialiste que combattaient une liste de droite et une liste « Front populaire ».
Il collabora, dès le premier numéro (janvier 1918), à l’Action syndicaliste. Après la scission il fut jusqu’en 1935 secrétaire adjoint de l’Union des syndicats confédérés de l’Adour. Après le vote de la loi sur les assurances sociales, Charles Dossat fonda la caisse interdépartementale « Le Travail » pour les Landes et les Basses-Pyrénées.
Après le congrès de réunification de Dax (Landes) en décembre 1935, il fut secrétaire de la nouvelle Union des syndicats confédérés de l’Adour spécialement chargé de la gestion de la caisse « le Travail ».
Charles Dossat fut arrêté à la Libération ; il lui était reproché d’avoir participé à la formation du COSI. Il fut acquitté du chef de collaboration par le tribunal de Pau. Il abandonna alors toute activité politique et syndicale.