DOUCET André, Henri, Léon

Par Claude Pennetier

Né le 10 mars 1903 à Hirson (Aisne), mort le 30 août 1942 à Auschwitz ; conseiller municipal communiste de Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine).

Fils d’un polisseur d’étain et d’une ménagère, « mouleur syndiqué » titulaire du certificat d’études primaires (indiqué aussi comme employé de la SNCF, mais par erreur), André Doucet était sympathisant communiste en 1935, son adhésion est donc postérieure aux élections municipales de mai 1935. Il habitait 67 rue Lannes à Nanterre et travaillait comme mouleur chez « Manteau fils, aluminium, Nanterre ». Il se maria en janvier 1925 avec Yvonne Manteau, native également d’Hirson. On ignore s’il y a un lien de famille entre l’employeur et l’épouse. Ils ont un fils, Raoul, né en 1928 à Nanterre.
Il fut élu conseiller municipal communiste de Nanterre (Seine) le 12 mai 1935, sur la liste dirigée par Pierre Brandy* et Raymond Barbet*, 25e sur 30. Au conseil municipal, il s’intéressa à la jeunesse, en particulier aux œuvres des colonies de vacances de la ville. Il fut délégué sénatorial en 1935 et 1938.
Le conseil de préfecture le déchut de son mandat le 29 février 1940, pour appartenance au Parti communiste.
Il fut arrêté à Nanterre le 24 septembre 1940 à 10 heures 30 sur son lieu de travail par la police française comme militant communiste clandestin. Il fut incarcéré à la prison de la Santé, puis placé comme interné administratif dans le « centre de séjour surveillé » d’Aincourt en octobre 1940. En janvier 1942, il fut transféré au camp d’internement français de Rouillé, dans la Vienne puis remis aux Allemands qui le transfèrent au camp de détention de Compiègne, le 11 février 1942.
André Doucet est dit mort au camp de Compiègne (Oise) le 6 juillet 1942. En fait, il fut déporté le 6 juillet 1942 vers Auschwitz dans un convoi de plus de 1 170 hommes, composé pour l’essentiel de communistes. Il est immatriculé 45 480 dans la série des « 45 000 ». Il mourut peu après son arrivée le 30 août 1942, « comme la plupart de ses camarades » dit Claudine Cardon.
André Doucet fut reconnu comme étant « Mort pour la France » et fut homologué "Déporté politique".
Son épouse Yvonne témoigna le 15 juin 1945 devant les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de l’inspecteur P., elle déclara : « Mon mari a été arrêté sur son lieu de travail à l’usine Manteau et Chômier 54 rue d’Argenteuil à Nanterre, par des inspecteurs de police du commissariat de Puteaux pour propagande communiste et regroupement de parti politique dissous ».
Sa femme « assistante », et son fils, « mouleur », vivaient toujours à Nanterre en 1946.
L’ancienne rue d’Argenteuil, à Nanterre, porte son nom depuis le 26 février 1948. Le collège, construit par la suite le long de cette voie, s’appelle également André Doucet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22894, notice DOUCET André, Henri, Léon par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 24 août 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; Versement 10451/76/1. — Arch PPo. 101, notes de Daniel Grason : 77 W 3124-291860. — B. Lafon et P. Zarka, Recherches sur l’implantation du Parti communiste français à Nanterre, mémoire de maîtrise, Paris I, 1971. — Claudine Cardon-Hamet, Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 », Fondation pour la mémoire de la Déportation, Graphein, Paris, 2000. — État civil d’Hirson. — Notes de Claudine Cardon.

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